DEUXIÈME JOUR
Nous optons pour notre coin fétiche. Le « sauve bredouille » en somme, capable de nous offrir le meilleur et rarement le pire.
Nous arrivons sur place après quelques kilomètres de piste, et attaquons de suite par un secteur habituellement bon et jonché de lièvres. Mais là, nous ne trouvons rien. Si ce n’est une carcasse d’orignal littéralement déchiquetée, que dis-je, éparpillée par les loups.
Sur ce spectacle, nous passons notre chemin pour une zone de bocage découverte lors d’une expédition il y a deux ans ou nous levons plusieurs sorcières. Les bécasses fusent au-dessus de moi, je les rate successivement. Soudain lors d’un passage de désespoir, Déclic nous offre un dernier florilège couronné par le prélèvement d’une mordorée assurément suicidaire.
La Bécasse, « un oiseau diabolique » : 13 levées, 9 tirées, 1 prélèvement »
Surpris et en même temps déçus non pas du secteur, mais de notre maladresse, nous quittons les lieux pour nous restaurer et prendre connaissance de la météo à venir au premier village située à 30 km de là.
Nous profitons des quelques heures de beau temps encore à notre disposition pour expérimenter une interminable régénération de bouleaux situés le long d’un chemin.
Quelques déambulations de Déclic dans les taillis, suffisent à l’animal pour nous indiquer la route en nous bloquant et levant une bécasse immanquable qui est pourtant une nouvelle fois très bien évitée par nos frêles fusils.
Le ciel est de plus en plus chargé et la pluie apparaît, mais nous nous obstinons à parcourir ce morceau de forêt toujours aussi épais et sale. Soudain, un second individu nous démontre l’agilité de l’espèce ; En moins de deux secondes la belle s’arrache de la végétation et monte en chandelle au-dessus des bouleaux où, d’un tir chanceux je l’atteins de manière fatale.
Nous continuons notre chemin dans cet amas de branchages où Déclic sonne le glas de la journée en levant une dernière bécasse bien trop futée pour nos tirs maladroits.
Les précipitations devenant trop importantes, nous rentrons nous réfugier et nous reposer devant un feu de cheminée bien mérité.