La mairie écologiste de Lyon veut créer une voie verte qui menace des jardins ouvriers

Quand l’écologie politique prend le pas sur l’écologie de terrain, des décisions peuvent être prises en dépit du bon sens et c’est clairement le ressenti des usagers des jardins ouvriers de Lyon en ce moment.

La mairie écologiste de Lyon a pour projet de créer une voie verte comme l’expliquait Nicolas Husson lors du conseil municipal le 19 janvier :

« Ces 2,3 km de cheminement piéton, qui complèteront les 2,1 km de la boucle du parc des Hauteurs et les 2,1 km de la voie verte sur notre arrondissement, accompagneront les déplacements du quotidien, mais aussi un usage récréatif, de promenade, d’activités ludiques ou sportives ».

Si le projet peut sembler légitime en zone urbaine, il est beaucoup plus compliqué de comprendre pourquoi la municipalité souhaite implanter une voie verte grillagée au travers des jardins ouvriers et donc, de zones déjà vertes.

Les élus écologistes rêvent d’une succession de sentiers, de jardins et de panoramas entre nature et ville. Selon eux, ce projet permettrait de se promener sur un espace naturel en milieu urbain tout en valorisant le patrimoine historique mais aussi, en augmentant la valeur immobilière des quartiers que la voie verte traverserait.

Du côté des usagers des jardins ouvriers et de l’association du Jardin des Églantiers, le son de cloche est loin d’être le même. L’incompréhension est totale sur le fait de vouloir supprimer des parcelles cultivées et propices à la biodiversité pour implanter des chemins artificiels et du grillage.

Ces jardins situés entre le tunnel de Fourvière et Gorge-de-Loup sont cultivés depuis des générations et plusieurs parcelles seraient donc impactées.

Pour cette association, il est incompréhensible de vouloir créer un espace vert artificiel sur un espace naturel. Des cultures, des arbres, de petites mares, c’est tout cela qui est menacé pour la création d’un sentier de promenade.

Jusqu’ici, les jardiniers ne parvenaient pas à se faire entendre par la mairie qui semblait ne pas vouloir dialoguer au sujet de ce projet. La médiatisation de cette affaire et le paradoxe de la situation a néanmoins changé la donne et une phase de concertation serait prévue pour que peut-être, des jardins ne soient pas détruits pour la création d’un sentier artificiel.