De la prison requise à l’encontre de trois agriculteurs pour dégradation et outrage envers l’OFB

Les manifestations des agriculteurs de novembre dernier ne sont pas derrière tout le monde et certains agriculteurs paient encore le prix de leur mobilisation. Dans la Creuse, trois agriculteurs ont été convoqués pour une audience devant le tribunal de Guéret ce mercredi 21 mai aux motifs de dégradation et d’outrage envers le chef de l’OFB.

Une mobilisation en novembre dernier.

Les agriculteurs devant faire face à toujours plus de problèmes dans leur profession au quotidien avaient mené plusieurs actions en fin d’année dernière pour montrer leur mécontentement.

Considérés comme des acteurs majeurs dans les complications qu’ils rencontrent, les agriculteurs se sont tournés vers les agents de l’OFB et leurs locaux pour faire la démonstration de leur ras-le-bol un peu partout en France.

Dans la Creuse, la Coordination Rurale avait elle aussi visé les locaux de l’OFB le 19 novembre dernier et avait pu rencontrer le responsable de l’OFB à travers des échanges houleux.

Plusieurs mois après, l’OFB veut obtenir gain de cause à l’encontre des agriculteurs venus ce jour là. Trois agriculteurs sont donc visés par le tribunal pour des tags sur le bâtiment de l’OFB, une porte cassée et un outrage à l’un des chefs de l’OFB.

Le syndicat agricole dénonce un procès politique.

Les agriculteurs sont connus pour déployer une grande énergie dans leurs mobilisations. A Beauvais par exemple, les manifestants ont été jusqu’à emmurer les locaux de l’OFB, ce qui est là encore une action forte mais qui n’a pour le moment porté personne devant un tribunal.

Dans la Creuse, les agents de l’OFB semblent ne pas être aussi compréhensifs face aux revendications du monde agricole.

Une amende et trois mois de prison avec sursis ont été respectivement requis contre les agriculteurs qui ont cassé une porte et tagué les murs de l’OFB.

Paul Marchon, troisième agriculteur concerné et devenu depuis le président de la Coordination Rurale du département, risque jusqu’à 5 mois de prison avec sursis pour outrage envers le chef de l’OFB. Celui-ci les aurait qualifié « d’emmerdeurs ».

« On était là pour parler et tout le monde nous a pris de haut », a-t-il indiqué devant le tribunal comme le rapporte France Bleu.

Le chef de l’OFB indique avoir été choqué des échanges entretenus ce jour là lors d’une discussion tendue.

On peut imaginer que l’un des agriculteurs qui a été arrêté chez lui par une douzaine d’agents des forces de l’ordre comme un grand criminel devant sont enfant de 3 ans a également été choqué par cette histoire…

Il faudra attendre le 2 juillet prochain pour connaître la décision du tribunal à l’égard des trois agriculteurs.