Un appel à candidatures vient d’être publié sur le site de la métropole du Havre pour tenter de trouver une association de chasseurs capables de venir gérer les sangliers dans un bois placé sous protection. L’objectif est donc de trouver des chasseurs qui ne chasseront pas vraiment car seuls les sangliers pourront y être prélevés.
Un changement de propriétaire et une volonté de protéger le bois.
Le bois de Fongueusemare va bientôt changer de gestionnaire car la Communauté urbaine s’est alliée à l’Établissement Public Foncier de Normandie pour acheter les 111 hectares.
Si l’acquisition de ce bois est validé en septembre prochain, la Communauté urbaine Le Havre Seine Métropole aura alors en charge la gestion du site.
La politique annoncée sur le site de la métropole est clairement affichée :
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« Le Havre Seine Métropole souhaite développer sur ces parcelles une gestion ayant pour objectif la protection, la restauration, voire l’amélioration de la biodiversité, tout en intégrant les exigences écologiques, scientifiques, culturelles et sociales sur les sites. «
Elle indique également que ces parcelles sont à la croisées de plusieurs secteurs d’intérêt écologique à savoir une zone Natura 2000, une Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique de type 2, Zone de protection d’Aire d’Alimentation de Captage d’Yport et la zone est catégorisée parmi les Espaces Boisés Classés.
Protéger oui, mais on a besoin des chasseurs quand même.
Après avoir indiqué cette volonté de faire du bois de Fongueusemare un projet de protection écologique avec des ambitions « scientifiques, culturelles et sociales », la métropole lance tout de même son appel à candidature pour trouver des chasseurs qui ne viendront pas pour y obtenir un droit de chasse mais uniquement pour réguler les sangliers.
Nul doute que certains y trouveront leur compte mais ce genre d’appel à candidature laisse tout de même penser que pour certains, l’avenir de la chasse se résume simplement à devenir des « fonctionnaires de la mort » pour reprendre la formule de Jean Berton.
La métropole concède évidemment qu’afin de garantir un équilibre au sein des écosystèmes, « il est nécessaire de mettre en place une régulation cynégétique ».
Peut-être que le bois concerné se prête effectivement à ce type de pratiques et qu’il est justifiable que le sanglier soit la seule espèce qu’il est nécessaire de chasser, mais il n’empêche qu’elle est dérangeante cette manie de voir les chasseurs comme de simples régulateurs du sanglier et pas comme une corporation qui, finalement, préserve déjà la nature depuis des décennies…