Des policiers braquent un agriculteur sur son tracteur, la Coordination rurale voit rouge

Samedi soir dans le Gers, une mobilisation des agriculteurs a dégénéré. Plusieurs policiers ont pointé leurs armes sur un exploitant au volant de son engin. La Coordination Rurale, très en colère, monte au créneau et annonce saisir l’IGPN.

La parole de la police contre la parole des agriculteurs.

Le 27 décembre, une trentaine d’agriculteurs et cinq tracteurs débarquent en centre-ville d’Auch. L’action coup de poing visait à déverser du lisier devant l’agence locale de La Dépêche du Midi. Ce genre d’actions sont assez régulières mais cette fois, vers 22h30, la situation bascule.

D’après le préfet Alain Castanier rapportés par BFM, un exploitant aurait avancé son tracteur vers les forces de l’ordre.

Les policiers, « se sentant en danger », dégainent leurs armes et mettent en joue un agriculteur qui manœuvre son tracteur. Le ministre de l’Intérieur Laurent Nunez a également jugé l’intervention conforme au cadre légal.

Sauf que du côté des agriculteurs, on raconte une tout autre histoire.

L’homme repositionnait simplement ses roues, rien de plus.

Il s’agirait donc plutôt d’une « mise en joue délibérée et gratuite, pour montrer qui est le plus fort », dénonce Lionel Candelon, président de la Chambre d’agriculture du Gers.

Son collègue Jérôme Courrèges, coprésident départemental de la Coordination Rurale, enfonce le clou : « Ils sont arrivés comme des cow-boys. On n’a rien fait de mal. »

Une plainte qui risque de faire long feu.

Le conducteur a été interpellé et placé en garde à vue pour « dégradation en réunion » avant d’être relâché le lendemain. La Coordination rurale annonce saisir l’IGPN.

De son côté, la procureure d’Auch, Clémence Meyer, a fait savoir lundi qu’aucune enquête visant les policiers n’était ouverte. Pour elle, le cadre légal a été respecté.

Après l’épisode de l’Ariège, cette nouvelle affaire qui risque de galvaniser encore plus les agriculteurs qui se sentent méprisés par le gouvernement, et se sentent injustement réprimandés par les forces de l’ordre.