Comment démarrer un jeune chien pour la chasse?

Lorsque l’on décide de prendre un chien de chasse qui nous accompagnera dans nos aventures, des milliers de questions se posent immédiatement. Comment faire pour être un bon maître? A quel âge pourra-t-il chasser avec moi? A quelle période puis-je commencer son dressage?

Toutes ces questions sont légitimes et demandent des réponses pour ne pas compromettre le potentiel de votre compagnon à 4 pattes. En effet, le dressage et l’éducation de votre chien est cruciale pour la vie que vous allez partager avec lui, il faut donc prendre les choses très au sérieux et ne pas vouloir brûler les étapes.

De 8 semaines à 3 mois : tout se joue dans la socialisation.

Votre chiot vient d’arriver à la maison et dès le plus jeune âge, votre compagnon a des besoins qu’il faudra rapidement combler.

Le cerveau du chiot est particulièrement malléable et réceptif aux nouvelles expériences ce qui facilite l’intégration des stimuli et l’adaptation aux situations inédites.

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À ce stade, il ne s’agit évidemment pas de lui enseigner le rapport ou l’arrêt, mais simplement de l’exposer à une variété de situations. On lui fait découvrir différents environnements comme la forêt, la plaine ou les abords d’un étang.

On le met en contact avec des personnes différentes et d’autres animaux, on l’habitue aux bruits du quotidien puis progressivement à des sons plus inhabituels, y compris des détonations lointaines. L’habitude de la voiture commence également dès les premières semaines.

Les toutes premières bases de la propreté et du rappel doivent aussi être posées, mais les séances ne doivent pas dépasser deux à trois minutes, plusieurs fois par jour, toujours dans un esprit ludique.

L’objectif est de développer un animal équilibré, curieux et confiant.

De 3 à 6 mois : le temps des premiers apprentissages.

La curiosité du chiot est alors très développée tandis que sa capacité d’attention progresse de semaine en semaine mais est encore limitée. C’est le moment idéal pour consolider les ordres de base mais aussi le rappel dans des situations de plus en plus variées.

On peut alors introduire les premières odeurs de gibier via des plumes ou des leurres adaptés, et développer le goût du rapport à travers le jeu.

C’est à cette période que l’on peut observer les aptitudes naturelles du jeune chien.

Un épagneul breton ou un pointer manifestera peut-être ses premiers comportements d’arrêt, un labrador montrera son enthousiasme pour le rapport, un beagle commencera à suivre des pistes avec intérêt. Il faut donc encourager ces comportements sans chercher nécessairement à les rendre automatiques.

De 6 à 9 mois : traverser l’adolescence canine.

Entre quatre et huit mois, le chien traverse une période souvent déroutante pour le propriétaire.

Le chiot semble parfois oublier ce qu’il avait pourtant acquis, teste les limites et fait preuve d’un comportement qui peut sebler nouveau.

C’est une phase normale que doit passer le jeune chien, comparable à l’adolescence humaine, durant laquelle il convient de maintenir le cap sans céder à la frustration.

Paradoxalement, c’est à ce moment que l’éducation peut devenir plus structurée.

On introduit alors les comportements nécessaires à adopter selon le type de chien : maintien de l’arrêt pour les chiens d’arrêt, rapport « doux » sans mâchonnement pour les retrievers, premiers contacts avec des voies pour les chiens courants.

C’est aussi à cette période qu’on peut habituer un peu plus le chien aux coups de feu mais attention, une introduction trop brutale aux détonations peut créer une phobie durable, parfois irréversible qui casse alors complètement la carrière potentielle de votre compagnon comme chien de chasse.

Pour les retrievers, c’est aussi la période idéale pour débuter le travail à l’eau, toujours par temps chaud et en respectant les capacités de votre chien.

Le chiot peut accompagner son maître lors de courtes promenades en territoire de chasse, sans fusil, simplement pour se familiariser avec l’environnement.

De 9 à 12 mois : on s’active sur le terrain.

Dans cette tranche d’âge, le jeune chien s’approche à grands pas de sa première saison.

On travaille désormais le contrôle à distance, la résistance à la tentation de pourchasser le gibier sans ordre et le maintien des acquis dans des environnements de plus en plus proches des conditions réelles de chasse.

C’est également le moment de mettre le jeune chien en contact avec des congénères expérimentés dont il pourra observer et imiter les comportements.

C’est généralement un passage facile pour les jeunes chiens car les chasseurs ont bien souvent l’habitude faire chasser un nouvel arrivant avec un chien de chasse performant.

De 12 à 24 mois : il faut savoir faire preuve de patience.

Même avec une éducation parfaitement menée, il faut garder à l’esprit qu’un chien de chasse n’atteint sa pleine maturité que vers deux ou trois ans selon les races.

Au bout d’un an, les bases sont généralement solides mais des comportements jeune chien fou persistent encore.

Il faut savoir se montrer patient car c’est souvent vers deux ans que l’on peut compter sur une fiabilité constante de notre chien sur le terrain terrain.

Durant cette période, on maintient les acquis, on affine les comportements et on augmente petit à petit la complexité des situations.

Les erreurs de parcours font partie du processus normal de développement et ne doivent pas être sources de découragement.

La patience reste toujours le maître-mot.

Les erreurs à éviter.

Peu importe l’âge de votre jeune chien, il ne faut jamais vouloir brusquer les choses au risque de casser tout le travail réalisé en amont.

Exiger trop tôt un comportement formel de chasse peut engendrer des blocages difficiles à surmonter pour votre compagnon. Le chiot perd alors confiance en lui et même si il possède un instinct de chasse très développé, sa motivation naturelle peut disparaître.

Un chien qui a peur de mal faire limitera ses initiatives et ne déploiera jamais pleinement son potentiel.

Autre point important qui est parfois bon de rappeler : négliger la socialisation générale au profit d’un dressage cynégétique exclusif est une autre erreur classique.

Un chien qui n’a pas appris à évoluer sereinement dans un environnement varié avant d’aller à la chasse pourra développer des peurs ou de l’agressivité. C’est vrai pour la chasse mais plus grave encore, cela pourrait impacter la vie familiale car le chien pourrait être réfractaire aux autres animaux, voire aux personnes qui ne font pas partie du foyer.

Au besoin, ne pas hésiter à demander l’aide d’un spécialiste.

Pour ceux qui n’ont aucune expérience dans l’éducation d’un chien de chasse, le recours à un éducateur canin spécialisé peut s’avérer judicieux.

Non pas pour déléguer entièrement la formation de son compagnon, mais au moins pour bénéficier de conseils personnalisés, éviter les erreurs classiques et disposer d’un regard extérieur en cas de blocage.

Un bon professionnel saura adapter son approche aux besoins de votre chien et à vos objectifs.

Il pourra aussi intervenir dès l’acquisition du chiot pour établir un plan d’éducation, puis ponctuellement aux moments charnières de la vie de votre chien.

Prendre un chien de chasse n’est pas une décision qui doit être prise à la légère. C’est un compagnon de vie qui demande bien plus d’attention qu’un chien de compagnie. Il faut tout simplement considérer votre chien de chasse comme un vrai athlète dont il faut prendre soin.