La saison de chasse à la perdrix grise en Wallonie (Belgique), prévue du 20 septembre au 15 novembre, n’aura finalement pas lieu cette année. En cause, les instances cynégétiques n’ont pas pu finaliser dans les délais les plans de gestion exigés par la réglementation.
Depuis un arrêt du Conseil d’État, la chasse de cette espèce patrimoniale est soumise à des plans de gestion triennaux validés par les autorités, afin d’assurer une exploitation durable des populations. Faute d’une base juridique jugée suffisamment solide, la ministre de l’Environnement, Céline Tellier, a annoncé le report de l’ouverture :
« Cette décision n’est pas un abandon mais une étape nécessaire. Elle permettra de sécuriser juridiquement le dispositif et d’offrir aux territoires qui s’engagent la possibilité d’une ouverture dès l’an prochain. »
Une espèce fragilisée mais toujours au cœur des préoccupations
La perdrix grise, autrefois commune dans les plaines agricoles, connaît depuis plusieurs décennies un recul marqué. Inscrite en 2022 sur la liste rouge wallonne des espèces menacées, elle bénéficie désormais d’une attention renforcée. Cette situation impose une gestion rigoureuse des prélèvements, combinée à des mesures d’amélioration des habitats.
Les fédérations de chasseurs insistent toutefois sur leur engagement de longue date. Dans une déclaration commune, le Royal Saint-Hubert Club de Belgique (RSHCB) et l’Amicale des Chasseurs de la Région Wallonne (ACRW) rappellent :
« Les chasseurs n’ont pas attendu les contraintes administratives pour agir. Depuis des années, ils investissent temps et moyens dans l’aménagement des territoires, au bénéfice de la perdrix grise mais aussi de nombreuses autres espèces. »
Des plans de gestion attendus d’ici 2026
Le gouvernement wallon travaille actuellement à préciser les conditions techniques et administratives qui encadreront ces futurs plans. Un arrêté ministériel devrait paraître dans les prochains mois. Objectif affiché : une reprise progressive et encadrée de la chasse à partir de l’automne 2026.
Pour Benoît Petit (RSHCB) et Dimitri Cordier (ACRW), l’avenir de l’espèce passe par une collaboration active avec le terrain :
« La survie de la perdrix grise dépendra avant tout des aménagements concrets menés par les gestionnaires de territoires. Les chasseurs sont les premiers acteurs de sa préservation. »
La responsabilité est désormais entre les mains des conseils cynégétiques, qui disposent de plusieurs mois pour bâtir des projets solides. Reste à espérer que ce temps de préparation permettra à la fois de renforcer les populations de perdrix grises et de rouvrir, à moyen terme, une chasse durablement encadrée.