Ce mercredi 4 septembre s’est tenue l’audience mettant en cause Sandrine Rousseau face à la Fédération Nationale des chasseurs pour des propos qu’elle a tenu en 2022 à la télévision. L’élue écologiste avait notamment affirmé que la chasse n’était pas un loisir et insinué par la même occasion que les chasseurs étaient des tueurs de femmes en puissance.
Une procédure engagée depuis 2022.
C’est en février 2022 que les propos tenus à la télévision par Sandrine Rousseau ont fait monter la colère dans les rangs des chasseurs qui se sont sentis insultés suite à son intervention.
L’élue des verts avait alors fait ce que les chasseurs ont interprété comme un amalgame entre chasseurs et féminicides à travers des termes difficiles à nuancer :
« Ce n’est pas un loisir que d’aller tuer des animaux le week-end avec des fusils. Et par ailleurs […], le reste de la semaine, on peut aussi le braquer contre sa femme. On a vu qu’un féminicide sur quatre est lié à une arme de chasse, un féminicide sur quatre. »
La Fédération Nationale des chasseurs avait alors attaqué Sandrine Rousseau en justice pour avoir ainsi stigmatisé les chasseurs.
A l’époque, la FNC demandait des indemnités à hauteur de 98.879,40€ soit 10 centimes d’euros par chasseurs Français.
La Fédération a depuis revu ses ambitions à la baisse et lors de l’audience qui a eu lieu au tribunal judiciaire de Paris ce mercredi 04 septembre, n’a demandé que 9.887,94 euros de dommages et intérêts soit 1 centime par chasseur.
Sandrine Rousseau avait auparavant demandé que la procédure engagée par la FNC soit qualifiée de nulle et irrecevable mais cette demande avait été rejetée par le tribunal qui a mis l’affaire en délibéré au 30 octobre.
Faire le distinguo entre armes de chasse et chasseurs.
Bien que Sandrine Rousseau essaie de faire entendre devant le tribunal qu’il s’agit là d’une « procédure bâillon », les chasseurs veulent quant à eux que l’écologiste admette que ses propos étaient déplacés.
La FNC aurait préféré que l’amalgame ne soit pas fait compte tenu du fait que, avant la mise en place du SIA, de nombreuses armes de chasse étaient en circulation sans que leurs propriétaires ne soient chasseurs. Parler de chasseurs et mélanger ces propos au fait que 1/4 des féminicides étaient commis avec une arme de chasse était donc parfaitement incohérent et ne visait selon elle qu’à nuire au monde cynégétique.
La défense de Sandrine Rousseau patauge en expliquant qu’elle sait parfaitement qu’il existait en France de vieilles armes héritées, vendues sans suivi à des personnes qui n’ont rien à voir avec les chasseurs. Selon son avocate l’actuelle députée NFP visait le « système » et pas « les individus ».
Pourtant, les avocats de la FNC font encore remarquer que l’élue écologiste avait confirmé ses dires lors de l’interview diffusée sur France 2 lors de laquelle Sandrine Rousseau avait expliqué que, même si tous les chasseurs ne tuaient pas leurs femmes, « cela fait partie de cette violence intrinsèque de cette catégorie de la population (les chasseurs, ndlr) qui pense que, dans ses loisirs, on peut aller toutes les semaines tuer des animaux dans la forêt au détriment des promeneurs ».