L’OFB a déployé un dispositif conséquent entre les Bouches-du-Rhône et le Gard du 6 au 8 décembre. Avec 56 inspecteurs sur le terrain et l’appui de la gendarmerie et des douanes, cette opération de grande envergure visait aussi bien les chasseurs que les pêcheurs. Le bilan révèle un taux d’infraction d’environ 19%, mais aussi une volonté affichée de sensibilisation sur le terrain.
Un territoire sous haute surveillance.
C’est sous l’autorité des préfectures des Bouches-du-Rhône et du Gard que l’Office français de la biodiversité a coordonné cette opération baptisée « Delta ».
Pendant trois jours, les inspecteurs de l’environnement ont ratissé la plus grande zone humide de France, épaulés par la gendarmerie nationale, la brigade aéromaritime des douanes et la police rurale d’Arles. Les agents de la réserve naturelle nationale de Camargue et les gardes du Parc naturel régional étaient également de la partie.
Il faut dire que le territoire ne manque pas de particularités. Près de 400 espèces d’oiseaux y sont répertoriées, dont de nombreuses protégées par le droit européen. Réserve de biosphère classée UNESCO depuis 1977, la Camargue concentre plus de 35 000 hectares d’espaces protégés sous différents statuts.
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Le contexte sanitaire ajoutait un enjeu supplémentaire à l’opération.
Depuis mi-octobre, le niveau d’alerte influenza aviaire hautement pathogène a été relevé au maximum sur le territoire national.
Les agents de l’État ont donc profité de leur présence sur le terrain pour assurer une veille active et sensibiliser les chasseurs utilisant des appelants aux précautions à respecter pour éviter la propagation du virus.
Plus de 400 contrôles et quelques infractions constatées.
En tout, ce sont pas moins de 416 personnes qui ont été contrôlées sur 25 points du territoire Camarguais, 78 se sont retrouvées en infraction pour des motifs diverses (chasse, pêche, protection des espaces naturels…).
Voici le bilan détaillé fourni par l’OFB :
- 14 infractions pour non-respect des règles de sécurité à la chasse ou de transport des armes,
- 13 infractions pour dépassement des quotas de prélèvement sur certaines espèces,
- 11 infractions pour usage de munitions au plomb en zone humide,
- 7 infractions délictuelles ayant déclenché l’ouverture d’une enquête judiciaire,
- 14 saisies judiciaires dont 3 armes de chasse,
- 8 oiseaux morts envoyés en analyse pour suspicion d’influenza aviaire.
Le communiqué de l’OFB insiste particulièrement sur la question du plomb :
« En dépit de son interdiction dans les zones humides depuis maintenant près de 20 ans et de ses conséquences sur les organismes vivants et sur la qualité des milieux naturels, l’usage de munitions de chasse composées de plomb demeure répandu en Camargue, comme en atteste une récente étude scientifique sur la contamination des oiseaux d’eau et des milieux par ce métal lourd1 . »
De la répression lors des contrôles mais aussi de la pédagogie.
L’OFB tient à souligner que ces contrôles ne visaient pas uniquement à sanctionner.
La sensibilisation des usagers aux enjeux de protection de la nature faisait partie intégrante de la mission.
Le but était aussi de faire un rappel des règles applicables et d’informer sur le contexte sanitaire. Les agents ont donc joué un rôle de pédagogues autant que de policiers.
Images @OFB












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