En ce qui concerne la vènerie sous terre du blaireau, les années se suivent et se ressemblent dans bien des départements de France. Chaque année, des associations animalistes attaquent les arrêtés préfectoraux pour tenter de faire interdire les chasses complémentaires du renard et du blaireau avec plus ou moins de réussite. En ce qui concerne le blaireau, le tribunal administratif vient de donner raison aux animalistes en Haute-Vienne.
L’arrêté préfectoral sur la chasse complémentaire du blaireau encore attaqué en Haute-Vienne.
En juin dernier, la préfecture de Haute-Vienne avait émis un arrêté permettant aux déterreurs de pratiquer la vènerie sous terre du blaireau jusqu’au 14 septembre prochain.
Ce mode de chasse est souvent sollicité par les agriculteurs qui découvrent des terriers de blaireaux qui peuvent constituer un danger pour les machines ou si les blaireaux peuvent eux-mêmes représenter un risque, notamment pour des élevages proches.
Les associations animalistes Aves France, l’ASPAS et One Voice ne l’entendent toujours pas de cette oreille et considèrent qu’il est impensable de déterrer les blaireaux en cas de besoin.
Les trois associations ont donc attaqué l’arrêté devant le tribunal administratif de Limoges.
Les juges du côté des animalistes.
Cela devient malheureusement une habitude mais cette fois encore, le tribunal administratif s’est rangé du côté des animalistes.
L’audience visant à déterminer si l’arrêté était valide s’est déroulée le 17 juillet dernier et le tribunal administratif de Limoges a rendu son verdict ce 24 juillet. La justice a donc décidé de donner raison aux associations sur des bases floues comme a pu nous l’expliquer Natacha Poirier, Docteur en droit, juriste et Directrice-Adjointe de la Fédération des chasseurs de Haute-Vienne.
En effet, la Fédération a produit une note d’une vingtaine de pages qui permet de mieux comprendre la dynamique actuelle de la population de blaireaux en Haute-vienne qu’elle nous a permis de consulter.
Plusieurs indicateurs ont été travaillés pour obtenir ces estimations :
Le recensement du nombre de terriers de blaireaux : le nombre de terriers de blaireaux recensés au 7 mai 2025 était de 2968 (forcément minimisé par le fait que tous les terriers ne sont pas observés) soit 89 terriers de plus qu’en avril 2024.
Le nombre collisions routières imputables aux blaireaux : on peut clairement voir sur le graphique ci-dessous que le nombre de collisions routières que l’on peut attribuer au blaireau est en grande augmentation depuis quelques années avec près de 200 en 2024.
Des comptages nocturnes : Les comptages se font via la méthode des IKA (indices kilométriques d’abondance) qui est une méthode scientifique définie par l’OFB pour déterminer le nombre d’animaux au kilomètre parcouru après avoir pratiqué des comptages nocturnes sur des circuits prédéfinis. Cette méthode permet de mettre les choses en perspective avec beaucoup de recul car la Fédération de chasse possède des données depuis 1987.
Comme on peut le voir, l’IKA concernant le blaireau en Haute-Vienne est toujours en phase d’expansion.
Les prélèvements réalisés par les lieutenants de louveterie : Les louvetiers sont autorisés à réguler le blaireau, lors d’opération administratives par exemple, par arrêté préfectoral. Les prélèvements rapportés par les lieutenants de louveterie sont eux aussi en constante augmentation, preuve de la bonne dynamique de la population :
Bien évidemment, les dégâts causés par le blaireau en 2024 ont également été passés à la loupe avec un montant total de 113.358€.
Enfin, en appliquant la méthode de calcul du nombre moyen de blaireaux par terrier principaux détectés, différentes estimations peuvent être émises avec des tranches minimales et maximales mais toutes indiquent que la population de blaireaux du département se porte bien avec une moyenne approchant les 6000 individus pour cette année.
Face à autant de données qui démontrent que la population de blaireaux se porte bien, comment les animalistes ont-ils pu obtenir gain de cause?
Un article du code de l’environnement qui laisse un flou.
Nous avons donc demandé à Natacha Poirier pourquoi face à autant de démonstration de la bonne santé du blaireau en Haute-Vienne, le tribunal avait donné raison aux animalistes.
Elle a pu nous éclairer en reprenant l’article L424-10 du code de l’environnement qui indique comme suit :
« Il est interdit de détruire, d’enlever ou d’endommager intentionnellement les nids et les œufs, de ramasser les œufs dans la nature et de les détenir. Il est interdit de détruire, d’enlever, de vendre, d’acheter et de transporter les portées ou petits de tous mammifères dont la chasse est autorisée, sous réserve des dispositions relatives aux animaux susceptibles d’occasionner des dégâts. »
Même si des dispositions sont prévues pour que des dérogations soient prises afin de prévenir des dommages importants sur les exploitations agricoles, la pisciculture ou la sylviculture, dans l’intérêt de la protection de la biodiversité ou de la santé publique, mais le tribunal s’est focalisé sur les arguments avancés par les animalistes sur l’interdiction d’enlever les blaireautins de leurs terriers.
Comme nous l’explique Natacha Poirier, les animalistes n’apportent aucune donnée concrète. Ils refusent simplement les données apportées par la Fédération et affirment qu’il ne faut pas risquer de déranger les blaireautins avant qu’ils ne s’émancipent de leur mère voire même qu’ils n’atteignent leur maturité sexuelle (soit l’âge de deux ans) sur la simple base de cet article du code de l’environnement qui ne définit pas précisément « les portées ou petits de tous mammifères dont la chasse est autorisée ».
La Fédération des chasseurs de Haute-Vienne continuera de se battre en faveur de la vènerie sous terre puisqu’elle est légitime à la vue de toutes les données apportées en ce sens mais cela risque bien de passer par une modification nécessaire du code de l’environnement pour lever cette zone grise qui concerne le blaireau.
Pour rappel, la vènerie sous terre est le seul mode de chasse qui permet de réguler efficacement le blaireau sur un territoire mais malheureusement, les tribunaux risquent bien de s’en rendre compte seulement lorsque des catastrophes sanitaires sur les élevages arriveront ou que les dégâts deviendront incontrôlables.
3 réflexions sur « Vènerie sous terre du blaireau interdite en Haute-Vienne : les explications de la Fédération sur cette décision de justice »
Il faut refuser de payer les dégâts et demander aux associations de le faire
Les juges sont complices de ces associations écolo .
Tout augmente ( les IKA , les collisions ,)
Qui paiera quand il y aura des épidémies de tuberculose ?
Les juges ?
Les associations écolos ?
Non ce sera le contribuable !
En ce qui concerne les dégâts agricoles , pas de soucis , les dégâts de blaireaux passent déjà avec les dégâts de sangliers .
Encore une fois , c’est pas grave puisque les chasseurs paient .
Le but de ces associations est de protéger le blaireau , nous empêcher de chasser et en plus nous asphyxier financièrement.
Et les juges sont complices .
Pauvre France
Définition nationale du blaireau:
»Le blaireau (Meles meles) est un mammifère sauvage chassable. Il n’est ni classé nuisible, ni protégé. »