135€ d’amende pour avoir effrayé des chamois

Anthony a un goût amer dans la bouche, très amer même.

Anthony c’est un photographe et randonneur amateur qui habite à Chézery dans le Jura. Le 17 octobre dernier il s’en va faire un tour dans un secteur de montagne qu’il connait bien appelé le « Reculet ». Ce secteur se situe dans la réserve naturelle nationale de la Haute Chaîne du Jura, la 4e plus grande de France avec 11 000 hectares.

En chemin, Anthony rencontre de nombreux chamois, plus de 200 au total, et a pris le temps d’en photographier plusieurs avec son téléphone. Seulement, en retournant à sa voiture l’homme croise la route de 2 agents de la réserve qui lui dressent aussitôt un procès verbal de 135€ pour « trouble volontaire de la tranquillité des animaux sauvages dans une réserve naturelle ».

Qu’a fait Anthony ? Il est sorti du sentier de randonné et a effrayé plusieurs chamois selon les agents qui l’observaient de loin. Si Anthony se défend d’avoir voulu faire peur aux chamois, ce n’est pas l’avis de Johan Rosset le conservateur de la réserve « La version présentée par l’auteur est édulcorée et non conforme aux faits relevés par nos agents. Rappelons que ce sont des professionnels, commissionnés et assermentés, sous la responsabilité du procureur de la République. La personne verbalisée était bel et bien en infraction pour « trouble volontaire de la tranquillité des animaux sauvages (en l’occurrence des chamois) dans une Réserve naturelle » explique il.

De son côté sur Facebook Anthony explique qu’il n’a rien fait de mal et qu’il est injuste de le verbaliser de la sorte : » Si vraiment il était dangereux pour les chamois de rencontrer du public, il serait mieux d’interdir l’accès du 4×4 des gardes, garé à proximité lors de la verbalisation. De plus, il aurait été plus judicieux d’effectuer de la prevention au lieu de me regarder aux jumelles comme  » un criminel » et d’attendre que je m’approche des chamois. Si on en arrive à ce point, il faudrait aussi interdire les loups et les lynx qui provoquent sûrement plus de dégâts qu’un randonneur. Amender, également les chasseurs (courage à vous) en poste ce jour-là juste en bas de la roche franche pour réguler le nombre de gibiers. Pour finir, on me sanctionne alors qu’ il n’existe aucune interdiction pour tous ces drônes survolant la réserve et impactant le bien être des animaux. »

Sans doute que les agents ont voulu créer un exemple dans un monde où de plus en plus de personnes recherchent à s’évader de leur quotidien. On imagine que le dérangement des chamois, dans une période toujours un peu délicate d’hiver, devient de plus en plus important, mais verbaliser un « enfant du pays » était t-il la meilleure solution ?