Un sujet divise chasseurs, instances cynégétiques et monde de l’agriculture depuis pas mal d’années maintenant : l’agrainage du sanglier.
Les prises de position sont extrêmement divergentes, parfois au sein des mêmes organismes.
Pour résumer, car souvent les problèmes locaux sont bien plus complexes encore, les partisans de l’agrainage argumentent que cela permet au grand gibier, les sangliers notamment, de rester concentré en forêt par exemple et ainsi de ne pas commettre des dégâts aux cultures…. De l’autre côté, cela permet aussi d’attirer le gibier sur son territoire, cela n’aura échappé à personne, mais aussi de favoriser le nombre de portée par an, avec pour conséquence immédiate l’augmentation de la population !
Cette prise de position donc en faveur de l’agrainage est souvent imputée aux chasseurs, mais ce n’est pas tout à fait exact, car il existe même des fédérations de chasse qui l’autorisent sans aucun état d’âme, ainsi que des agriculteurs qui semblent largement y retrouver leur compte lorsqu’arrive le moment d’être indemnisé…
Difficile donc de juger, alors que seul l’intérêt agro-sylvo-cynégétique devrait prévaloir, il faut admettre que beaucoup d’intérêts financiers viennent perturber le débat.
Récemment, la fédération des chasseurs de l’Indre vient de voter son nouveau schéma départemental de gestion cynégétique 2018-2024 interdisant l’agrainage total du sanglier avec du maïs. L’association des chasseurs de sangliers du département, par la voix de ses dirigeants, a fait savoir que la mesure n’allait pas dans le bon sens et qu’elle s’avérait inefficace, argumentant que c’était la méthode d’indemnisation qu’il fallait revoir. Le secrétaire de l’association affirme qu’un agriculteur aurait touché plus de 101 000€ d’indemnisation en l’espace de quelques années.
Comme toujours, ce sont les abus des uns et des autres qui mettent à mal une gestion saine des populations de sangliers. Peut-être que l’uniformisation de la gestion des dégâts voulue par Willy Schraen (taxe à l’hectare vs bouton de sanglier) permettra de faire avancer un peu le problème.
Et vous, dans votre département, comment se passe la gestion du sanglier ? Bonne ? Mauvaise, n’hésitez pas à réagir en laissant vos commentaires ci-dessous.