À Loon-Plage dans le nord de la France, quatre migrants ont été légèrement blessés mardi soir par des tirs de fusils à proximité d’un campement installé en bordure de la ville. L’enquête ouverte pour violences avec armes s’oriente vers la piste d’un différend impliquant des chasseurs locaux, écartant pour l’heure celle d’un conflit entre passeurs.
Les faits se sont produits vers 23 heures, près de la rue du Helle, à proximité du campement informel souvent surnommé la « jungle ». D’après les premiers éléments rapportés par La Voix du Nord, les victimes ont été atteintes par des plombs de petit calibre, vraisemblablement tirés avec un fusil de chasse. Les quatre migrants ont été pris en charge par les secours. Leurs blessures ont été jugées légères et leur pronostic vital n’est pas engagé.
Une piste privilégiée : des tensions avec des chasseurs
La police nationale, chargée des investigations, ne retient pas la thèse d’un affrontement lié à des réseaux de passeurs ou à des tensions internes entre groupes de migrants. Les premiers témoignages et indices matériels renvoient plutôt à un acte lié à la présence de chasseurs dans ce secteur.
Ce scénario fait écho à des tensions déjà signalées dans la zone, où activités cynégétiques et campements d’exilés cohabitent difficilement. Plusieurs incidents mineurs avaient déjà été recensés.
Des tensions déjà signalées par le maire
Le maire de Loon-Plage, Éric Rommel, avait mis en garde dès septembre contre le risque d’escalade. Lors d’une réunion avec le préfet Bertrand Gaume, il évoquait une multiplication de vols d’animaux utilisés comme appelants par les chasseurs.
« On est confrontés à des vols de canards, d’oies, d’appelants… Ces animaux représentent une valeur importante. Or, les chasseurs sont armés. J’ai peur de ce qui peut arriver », avait-il alors prévenu.
Les événements de cette semaine semblent confirmer ces craintes.
L’enquête se poursuit
Les enquêteurs poursuivent les analyses balistiques et doivent entendre plusieurs chasseurs évoluant habituellement dans le secteur. Les recherches visent à identifier les auteurs et à éclaircir leurs motivations.
Cet épisode rappelle un précédent survenu en septembre 2024 dans le marais de Tardinghen (Pas-de-Calais), où des heurts avaient éclaté autour d’une hutte de chasse. Des migrants qui n’ont rien à faire en France avaient alors tué des appelants et manqué de s’en prendre physiquement à 3 chasseurs, ainsi qu’à un enfant.
Un climat local sous tension
Sur le littoral du Nord, la présence de campements de migrants et les tentatives répétées de traversées vers la Grande-Bretagne alimentent un climat social tendu. Dans les zones rurales et marécageuses, où se pratiquent la chasse et d’autres activités traditionnelles, le risque de confrontation reste élevé.
Le maire de Loon-Plage appelle désormais à renforcer les dispositifs de prévention et de médiation afin d’éviter qu’un incident plus grave ne survienne.













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