Des tests ADN réalisés par des spécialistes du suivi du loup viennent de prouver qu’un animal vivant dans les montagnes grecques est un hybride naturel entre un chien et un loup. Une première scientifique qui confirme ce qui n’était jusqu’alors qu’une rumeur.
Une découverte fortuite dans les montagnes de Chalcidique.
L’association grecque Callisto, spécialisée dans l’étude des grands carnivores, ne s’attendait visiblement pas à une telle surprise.
Lors d’une opération de capture d’un loup errant à Chalcidique, au sud-est de Thessalonique en Grèce, les scientifiques ont mis la main sur un spécimen pour le moins inhabituel.
En comparant son ADN aux échantillons prélevés sur une cinquantaine de loups vivant en Grèce, le verdict est tombé : cet individu est chien à 55% et loup à 45%.
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Jusqu’à présent, les signalements de loups dits « hybrides » reposaient surtout sur des observations visuelles.
Un chien au museau allongé et au pelage similaire pouvait facilement passer pour un loup mais cette fois, la preuve est scientifique et irréfutable.
Dans la nature, les chiens domestiques et les loups ne se reproduisent généralement pas ensemble même si dame nature a prévu une compatibilité génétique de 99,9 %. Le comportement territorial du loup le pousse plutôt à chasser les chiens qu’il perçoit comme un intrus, voire à les tuer plutôt que de s’accoupler avec eux.
L’abandon d’animaux et la prolifération des loups en cause.
Pour les biologistes, cette rencontre improbable trouve son explication dans l’évolution récente des populations animales du pays.
Depuis que la Convention de Berne a interdit la chasse aux loups en 1983, leur nombre a fortement augmenté dans toute l’Europe.
En Grèce, on estime qu’environ 2 075 loups sont de retour.
Cette expansion coïncide avec un autre phénomène préoccupant : la prolifération massive de chiens errants. L’état Grec dénombre en effet plus de 3 millions d’animaux sans maîtres sur son territoire, abandonnés par l’homme.
Les chercheurs pensent donc que c’est la rencontre entre un chien errant et une louve qui a donné naissance à ce spécimen un peu par hasard.
Au lieu de chasser violemment l’intrus, la femelle aurait accepté son approche, probablement facilitée pendant la période de ses chaleurs.
De telles reproductions restent exceptionnelles, mais les traces de gènes canins présentes dans de nombreux loups d’Eurasie montrent que ces croisements se sont déjà produits, même s’ils sont très rarement observés.