Depuis quelques mois, les pêcheurs subissent de nombreuses attaques qui remettent en cause leur passion, leurs pratiques et les lieux ou ils peuvent se rendre pour pêcher. Cette fois, c’est la ville de Rennes qui assène un premier coup dur aux pêcheurs en interdisant la pratique sur ses plans d’eau.
Pêche interdite à Rennes.
Le conseil municipal de Rennes a eu besoin de se réunir pour fixer le nouveau règlement concernant les parcs, jardins et espaces verts. Ce dernier était jugé obsolète, n’ayant pas été remis à jour depuis 2018 et la mairie socialiste a donc remis le sujet sur la table.
C’est lors de la mise à jour de ce règlement que la municipalité a décidé d’interdire tout bonnement la pêche sur tous les plans d’eau de la commune. Pour justifier de cette décision, la ville de Rennes affirme que l’amorce jetée par les pêcheurs est à l’origine du développement de cyanobactéries dans certains plans d’eau, ce qui est nuisible à la qualité de l’eau et peut porter préjudice à la baignade.
L’arrêté municipal est entré en vigueur à la mi-avril et les pêcheurs sont donc persona non grata sur les plans d’eau Rennais.
Bien évidemment, les pêcheurs locaux sont scandalisés par cette mesure et cette explication est loin de les satisfaire. Pourquoi ne pas simplement interdire l’amorçage au lieu d’interdire totalement la pêche si c’est bien la raison principale de l’inquiétude des élus?
La Fédération de pêche d’Ille-et-Vilaine lance l’alerte auprès des pêcheurs de France.
C’est à travers un communiqué que Jérémy Grandière, Président de la Fédération de pêche d’Ille-et-Vilaine, a expliqué la situation et à quel point les choses sont graves.
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Si les pêcheurs comprennent l’importance d’améliorer la qualité de l’eau et se mobilisent en ce sens à bien des niveaux, ce dernier ne comprend pas la décision du conseil municipal de mettre ainsi les pêcheurs au ban de la société Rennaise et dénonce une position antispéciste de la commune :
« Je comprends l’enjeu d’améliorer la qualité de l’eau, les pêcheurs s’y engagent d’ailleurs quotidiennement. Je n’accepte cependant pas que nous soyons stigmatisés. Notre activité cohabite sans problème avec d’autres usages dans de multiples autres lieux (baignade, activités nautiques, alimentation en eau potable…). L’interdiction de la pêche n’est pour moi qu’une mesure de facilité qui évite à ces élus de s’attaquer aux principales causes des proliférations.
En outre, comme je l’ai déjà exprimé, cette mesure n’a pour moi aucun lien avec la condition des animaux, et n’est qu’un prétexte, aux motifs inavoués, pour interdire toute pratique de pêche. Pourquoi dans ce cas interdire la pêche plutôt que chercher à trouver des solutions conjointes concernant l’amorçage ? Et pourquoi s’engager également à informer sur les « risques, nuisances et conséquences de la pêche » ? Même si M. Chapellon (adjoint délégué à la biodiversité de la ville de Rennes, ndlr) s’en défend, il s’agit bien pour moi d’une charte antispéciste. Et, comme je m’y attendais, la ville n’envisage pas de revenir sur ses positions. »
Jérémy Grandière a décidé de porter l’affaire devant le tribunal administratif, voyant que la mairie ne comptait pas remettre en cause sa décision.
Il demande également aux pêcheurs de réagir et interpelle les candidats aux élections législatives pour se positionner clairement sur la pratique de la pêche.
Aujourd’hui, il apparaît clairement que les pêcheurs se retrouvent dans la même position que les chasseurs et sont victimes de l’antispécisme même si certains pensaient jusqu’ici être intouchables. La communication de la Fédération de pêche d’Ille-et-Vilaine ne laisse désormais plus de place aux doutes :
« Dans les prochaines semaines, nous allons devoir nous mobiliser contre cette mesure inédite en France, pour ne pas laisser s’installer une telle idéologie. Aujourd’hui, c’est à Rennes en Ille-et-Vilaine ; demain, ce sera aux 4 coins du pays. 1 500 000 pêcheurs adhérents en eau douce, pêcheurs occasionnels et pêcheurs en mer, nous devons être solidaires contre ces destructeurs de liberté. C’est un combat unique en France qui s’annonce pour faire reculer l’antispécisme. Pêcheurs de France, unissons-nous ! »