Il y a quelques jours, la naissance de 4 louveteaux sur le plateau des Millevaches a été rendue officielle. Les animalistes se réjouissent de ces naissances, synonyme de l’établissement durable du loup dans la région. Du côté des agriculteurs et des chasseurs qui doivent composer au quotidien avec le grand prédateur, la réaction n’est pas du tout la même.
La naissance de 4 louveteaux connue depuis mai.
Dans plusieurs médias locaux dont France Bleu, les animalistes se réjouissent de savoir que 4 louveteaux sont nés sur le plateau des Millevaches, dont Muriel Arnal, présidente de One Voice. Elle explique même que son organisation que les naissances datent de mai et qu’elle était au courant puisque l’association dispose déjà de photos et de vidéos de ces petits. On ne sait pas si ces éléments ont été recueillis par One Voice elle même ou si ces documents ont été transmis par l’OFB qui coordonne le réseau Loup dans le département.
Muriel Arnal se réjouit même de savoir que les louveteaux sont issus de deux lignées différentes puisque la mère provient d’une souche italienne quand le père des petits provient d’une souche polonaise.
« C’est un exception en France (…) c’est un cadeau pour la Corrèze« .
A lire aussi : Agnès Pannier-Runacher se dit favorable aux tirs de défense mais voit le retour du loup comme « une bonne nouvelle »
Manifestation prévue par les agriculteurs et les chasseurs.
Bien évidemment, les éleveurs et la FDSEA de Corrèze ne partagent pas cet enthousiasme puisqu’ils doivent composer au quotidien avec les attaques de loups sur leurs troupeaux. L’arrivée de ces quatre louveteaux est plutôt synonyme d’attaques potentielles supplémentaires pour eux qui subissent déjà une forte pression malgré les mesures de protection mises en place.
Marie-France Forest, secrétaire générale de la FDSEA de Corrèze a d’ailleurs annoncé sur ICI Limousin sa « grande inquiétude pour nos troupeaux, sachant qu’à l’heure actuelle on a quasiment une attaque par jour« .
Des éleveurs et des bergers sont d’ailleurs aujourd’hui témoins d’attaques en pleine journée, ce qui démontre que le loup prend une aisance particulière à attaquer les troupeaux.
C’est dans ce cadre que la FDSEA, les Jeunes Agriculteurs, le Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux ont lancé un appel à manifester ce jeudi 07 août devant la mairie de Millevaches à 19h.
En cause, le déclassement du loup en France qui ne sera pas effectif avant 2026 alors que l’Europe a déjà pris sa décision. Cela empêche juridiquement les éleveurs à bénéficier de certaines mesures de protection et ces corporations exigent don une modification immédiate du Plan National Loup 2024/2029.
La Fédération des chasseurs de Haute-Vienne a également répondu présent à cet appel à la manifestation et demande à ses adhérents de venir nombreux pour soutenir les agriculteurs :
« Il n’est plus simplement de passage : le loup est présent et installé sur nos terres limousines et représente une menace grave pour nos amis agriculteurs mais également pour l’équilibre de la faune sauvage.
Si certains se targuent de défendre cette espèce prédatrice, au détriment de ceux qui nous nourrissent chaque jour, nous ne pouvons rester silencieux face à cette menace.
Si notre ministre de la transition écologique se félicite du retour du loup en France, nous ne pouvons accepter sa présence dans nos contrées. Terre d’élevage, le loup n’a pas sa place en Limousin.
L’histoire en témoigne, la présence du loup a toujours été considérée comme un fléau. Les louvetiers devront ils revenir à leur mission première, confiée en 812 par Charlemagne ? Non. Le loup n’a rien à faire chez nous ! »