Cette semaine a eu lieu une audience un peu particulière devant le tribunal correctionnel de Cahors à l’encontre d’un chasseur poursuivi pour avoir causé la mort involontaire d’un autre chasseur pendant une battue à Lamothe-Cassel dans le Lot. L’auteur du tir a été contrôlé positif aux stupéfiants et aurait eu un comportement étrange au moment de l’accident.
Un accident de chasse sur fond de consommation de cannabis.
Le 23 février dernier, un accident de chasse est survenu sur le territoire de la commune de Lamothe-Cassel dans le Lot.
Un des chasseurs voit passer plusieurs sangliers durant une battue et s’il abat un des suidés au premier coup, il va manquer sa deuxième balle avant de tirer sa troisième.
Selon les informations divulguées lors de l’audience, la troisième balle a été tirée en dehors de l’angle pourtant obligatoire de 30 degrés. Lorsque l’accusé annonce avoir pourtant réalisé un tir fichant, le tribunal a rappelé malgré tout que la balle qui a tué Bruno Bonnel, le chasseur décédé dans l’accident, avait une trajectoire droite et qu’en cas de ricochet, la balle pouvait prendre n’importe quelle orientation.
A lire aussi : Un motard grièvement blessé après un accident avec un sanglier
Les soupçons de l’enquête avaient d’abord été portés sur un autre chasseur présent dans le secteur avant que les analyses balistiques ne démontrent que le tir mortel avait été réalisé par l’un des chasseurs qui participait à la même chasse que Bruno Bonnel.
Ce dernier avait consommé du cannabis le matin avant d’aller à la chasse et a donc été contrôlé positif aux stupéfiants à l’arrivée des autorités sur les lieux de l’accident.
Un comportement étrange.
Au delà des points relevés précédemment par le tribunal, il s’avère que le chasseur auteur du tir a également disparu un moment avant de revenir sur les lieux. A cette interrogation, il répond qu’il a changé d’arme et a pris son fusil au lieu de sa carabine car il n’avait plus de balles.
L’avocat de la famille de la victime avait également demandé à l’accusé pourquoi ce dernier n’a pas réagi aux hurlements du fils qui voyait son père mourir. L’auteur du tir a alors expliqué qu’il était trop loin pour entendre ce qu’il se passait et qu’il pensait à un agriculteur venu rappeler ses bêtes.
La Fédération de chasse du Lot s’est elle aussi portée partie civile et réclamait une amende supplémentaire qui devait servir à des actions de formation. De son côté, l’avocat de l’assurance du tireur, Groupama, a indiqué qu’elle prendrait en charge les indemnisations prévues par la loi mais pas l’indemnité demandée par la FDC. La raison indiquée vient du fait que les autres chasseurs savaient que l’accusé avait potentiellement consommé du cannabis et ne l’ont pas empêché de participer à l’action de chasse de ce jour.
La peine requise à l’encontre du prévenu est de 30 mois de prison dont 18 avec sursis, une obligation de soins, une obligation de travail et de réparation. Il encourt également le retrait définitif du permis de chasser, une interdiction du port d’arme pendant 5 ans et la confiscation de ses armes.
Un seul responsable ou plusieurs?
C’est une affaire qui a été considérée comme complexe dès le départ. En effet, avant l’analyse balistique, un autre chasseur s’était dénoncé comme étant l’auteur du tir mortel.
Si ce dernier a été innocenté par la science, l’avocat de la défense ne veut pas que son client soit le bouc émissaire d’une affaire où les règles n’étaient pas strictement suivies. Il énonce le fait que d’autres chasseurs du groupe consomment également des stupéfiants et s’appuie également sur un témoignage indiquant que la réglementation en matière de sécurité n’était pas respectée.
L’avocat de la défense demande donc une peine avec sursis.
Le jugement sera rendu le 23 octobre prochain comme l’indique Actu.fr.