Voilà un constat que l’on ne peut faire qu’en France tant la situation est ubuesque. Alors que les chasseurs prélèvent du sanglier en quantité et le partagent ou que les louvetiers en abattent dans toute la France avant de les envoyer à l’équarrissage, à Rungis, des milliers de tonnes de venaison proviennent d’autres pays. Selon une députée qui a adressé une question sur le sujet au ministère de la Transition Écologique, 36000 tonnes de gibier sont consommées chaque année mais la moitié provient de l’étranger.
Quand le gibier fait des milliers de kilomètres avant d’arriver dans l’assiette des Français.
Les chiffres donnent le tournis. Le Conseil général de l’alimentation confirme que les Français consomment 36 000 tonnes de gibier par an, mais l’essentiel vient d’importation. Principalement de Nouvelle-Zélande, à l’autre bout de la planète.
Sur le marché de Rungis, surtout pendant les fêtes, le gibier Français semble surtout briller par son absence.
Le paradoxe est total car nos forêts regorgent de sangliers, la chasse régule les populations à tour de bras, mais les restaurants servent du gibier qui a traversé la moitié du globe en avion…
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C’est une situation incompréhensible alors qu’en fin d’année dernière, un label pour le gibier de France a été créé et que la filière de la venaison est en train de se structurer dans tout le pays.
Une élue du Nord a interrogé le ministère de la Transition Écologique.
Cette situation a intrigué Sandra Delannoy, Députée du Nord qui a envoyé une question écrite au ministère de la Transition Écologique à ce sujet.
Il est inconcevable pour cette élue que tant de gibier puisse être importé alors que la France regorge d’autant de ressources. Au delà de la qualité des produit, l’élue s’interroge également sur le bilan carbone d’une telle comédie.
Pourquoi importer massivement alors que le produit existe localement ? Quand est-ce que le gouvernement va enfin structurer une filière qui tienne la route, avec des abattoirs adaptés et des circuits de transformation ?
En France, on abat chaque saison entre 750 000 et 900 000 sangliers pour réguler l’espèce et éviter les dégâts agricoles mais sur les étals, c’est du gibier néo-zélandais qui débarque par avion. C’est effectivement un non-sens complet pour Sandra Delannoy qui voit dans cette histoire une opportunité de créer des richesses dans le milieu rural.
La valorisation de la venaison est potentiellement un levier pour développer la souveraineté alimentaire et créer des emplois en zone rurale.
Reste à savoir si le gouvernement va rendre réponse et se décider à bouger sur ce dossier ou s’il va continuer à privilégier des circuits commerciaux qui n’ont aucun sens écologique ni économique.











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