Le réseau SAGIR, outil national de suivi sanitaire de la faune sauvage, joue un rôle central dans la prévention des crises épidémiologiques. Son objectif est clair : repérer au plus tôt l’émergence de maladies susceptibles d’affecter la biodiversité, la santé publique, les élevages ou encore de traduire une dégradation de l’environnement.
Cette veille repose principalement sur la remontée d’informations concernant des mortalités inhabituelles et leur analyse en laboratoire.
Parmi ses missions, le dispositif assure :
- l’alerte précoce face à toute pathologie nouvelle, qu’elle soit infectieuse, parasitaire, toxique ou d’une autre origine ;
- l’identification des agents transmissibles à l’être humain ou partagés avec les animaux domestiques ;
- l’étude de la répartition dans l’espace et dans le temps des maladies jugées préoccupantes ;
- un appui aux enquêtes judiciaires en cas d’atteintes à l’environnement ou aux espèces protégées ;
- la surveillance des effets aigus accidentels des produits phytosanitaires.
Mis en place sous sa forme actuelle en 1986, le réseau est piloté par l’Office français de la biodiversité (OFB) en lien étroit avec les fédérations départementales des chasseurs et les laboratoires vétérinaires départementaux (LVD). Il couvre l’ensemble du territoire métropolitain, plusieurs départements d’Outre-mer (Antilles, La Réunion) et collabore également avec les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).
Concrètement, les signalements émanent d’observateurs de terrain. Chaque département dispose d’un binôme de coordination associant la FDC et l’OFB. Les analyses sont confiées aux LVD ainsi qu’à des laboratoires de référence, notamment l’Anses et l’Institut Pasteur.
Le numéro spécial de la « Lettre du réseau SAGIR » dresse le bilan 2024. Cette année, 2 366 signalements ont été enregistrés, correspondant à 2 760 cadavres collectés et saisis dans la base Epifaune. Parmi eux : 1 539 cas de suivi courant et 827 cas ayant nécessité une surveillance renforcée.
Trois phénomènes majeurs ressortent de l’année écoulée :
- la détection d’un nouveau variant de la fièvre catarrhale ovine (FCO) ;
- la réapparition de la maladie hémorragique épizootique (MHE) ;
- des mortalités inhabituelles de chevreuils, probablement liées à une tension entre ressources alimentaires et besoins physiologiques, accentuée par des conditions environnementales difficiles.
Ce bilan illustre une nouvelle fois l’importance stratégique du réseau SAGIR dans la détection rapide et l’analyse des menaces sanitaires qui pèsent sur la faune sauvage, mais aussi sur l’équilibre global des écosystèmes.
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