Le torchon brûle entre les chasseurs du Bas-Rhin et les agents de l’ONF. L’objet de la discorde vient d’une décision prise par l’ONF qui a annoncé organiser une battue ce lundi 15 janvier en forêt domaniale de la Petite Pierre à Erckartswiller. Selon les fonctionnaires, les prélèvements n’ont pas été réalisés sur le lot visé et ces derniers ont donc organisé une journée de chasse pour tenter d’améliorer les choses.
La battue administrative a déclenché la colère des chasseurs.
Les agents de l’Office National des Forêts estiment que le plan de chasse prévu sur le lot concerné qui s’étend sur 600 hectares est loin d’être réalisé alors que la fermeture de la chasse approche.
Cela justifiait donc l’organisation d’une battue pour réguler les chevreuils, les cerfs et les sangliers qui posent problème dans le secteur et causent des dégâts en forêt.
Du côté des chasseurs, cette décision est plutôt mal accueillie. Il est en effet difficile de comprendre pourquoi une telle battue est organisée alors qu’il reste encore quelques jours de chasse et que, potentiellement, les quotas pourraient être atteints d’ici la fermeture.
La Fédération des chasseurs du Bas-Rhin a elle-même posté un message sans langue de bois à travers ses réseaux sociaux pour dénoncer les actions menées par l’ONF sur le lot de chasse.
Pour l’ONF, cette battue est totalement justifiée.
Interrogé par Dernières Nouvelles d’Alsace, le directeur d’agence Nord Alsace de l’ONF affirme que cette battue n’a pas été programmée à la légère. Au 15 janvier, le locataire du lot de chasse n’a pas fait le nécessaire pour que les quotas soient respectés dans les temps et 70% du plan de chasse n’était pas réalisé.
Il explique également que les battues de ce genre ne se font pas du jour au lendemain et concernent toujours des lots de chasse qui n’ont pas tenu leurs engagements par le passé.
Le lot sur lequel la battue a été organisée ce 15 janvier, à La Petite-Pierre, ferait donc partie de ces chasses sur lesquelles « on ne tire pas assez ».
Le locataire du lot de chasse était présent sur les lieux le jour de la battue et on ne peut qu’imaginer son agacement face à ce qui est souvent vécu comme un abus de pouvoir des fonctionnaires. Selon lui, la raison principale pour laquelle le plan de chasse n’a pas été réalisé, c’est tout simplement parce qu’ils n’ont pas vu de gibier les jours chassés.
Ce sentiment que les plans de chasse imposés par l’ONF sont trop élevés n’est pas nouveau car dans le Grand-Est, plusieurs voix se font entendre sur le sujet.
D’autres solutions existent que d’organiser des battues alors que la chasse est encore ouverte et cette façon d’agir commence à énerver passablement les chasseurs de toute la France lorsqu’un tel évènement se produit.
En 2022 déjà, une affaire similaire avait fait beaucoup de bruit dans le Nord car depuis, les relations entre chasseurs et agents de l’ONF sont bien plus difficiles.