Équipée d’une balise au printemps dernier par le service technique de la Fédération de Seine-Maritime, à Veulettes-sur-Mer, la femelle Canard souchet baptisée Valérie livre depuis un parcours migratoire aussi précis que spectaculaire.
Après une dizaine de jours passés dans les marais bordant la rivière Durdent, Valérie s’élance vers le nord le 12 avril 2025. Portée par un vent favorable, elle traverse les Hauts-de-France puis la Belgique avant de se fixer, dès le lendemain, dans une vaste zone de prairies humides proche de Baard, aux Pays-Bas. Elle y restera plus de deux mois, du 13 avril au 21 juin.
Au fil du printemps et de l’été, la souchet explore plusieurs sites néerlandais riches en zones humides : secteur d’Oudesluis (23 juin – 6 juillet), prairies autour de Bergen (9 – 18 juillet), rives de la Nouvelle Merwede (18 – 20 juillet), puis estuaire du Haringvliet (24 – 26 juillet). Elle réalise ensuite une incursion en Allemagne, du 27 juillet au 6 août, sur la réserve de Rieselfelder.
De retour aux Pays-Bas, Valérie remonte vers le nord : Gaast le 7 août, Texel le 8 août, avant de traverser la mer du Nord et de rejoindre la Grande-Bretagne. Elle y marque une courte pause sur les bords de la Bure, au nord-est de Norwich, puis reprend sa route plein sud.
Le 10 août, après un vol direct de 300 km, elle se pose à Neuville-les-Loeuilly (Somme) avant de s’établir plus de cinq semaines sur les étangs de Bergicourt. Le 21 septembre, elle reprend sa migration et parcourt près de 370 km sans escale jusqu’au lac de Grand-Lieu, où elle se pose à 3 h du matin. Après quelques heures de repos, elle repart le jour même.
Suit alors une étape majeure : près de 500 km au-dessus du golfe de Gascogne pour atteindre l’Espagne, où elle stationne sur les rives du barrage de l’Ebre. Elle en repart le 23 septembre, traverse 420 km pour rejoindre le barrage de Nogales, puis poursuit 250 km jusqu’au Guadalquivir, au cœur du parc national de Doñana, où elle séjourne plus de six semaines.
Le 8 novembre, Valérie quitte l’Espagne cap au sud-ouest. Après environ 350 km, elle atteint les côtes du Maroc près de Casablanca. Elle survole ensuite Doukkala-Abda, Marrakech-Tansift, puis reprend une trajectoire maritime avant de s’engager dans la traversée du Sahara occidental.
La souchet poursuit ensuite son périple en Mauritanie, où elle marque une courte halte près d’un oued au sud de Nouakchott, à proximité du village de Tefourtes. Dans la nuit du 9 au 10 novembre, vers 1 h 30, elle franchit la frontière sénégalaise et s’installe, pour l’heure, sur les bords du fleuve Sénégal.
Depuis son envol de Veulettes-sur-Mer le 1er avril, Valérie a déjà parcouru plus de 6 900 kilomètres, offrant un suivi exceptionnel sur les routes migratoires du Canard souchet.
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5 réflexions sur « L’incroyable voyage de Valérie, un souchet qui vient de parcourir 6900 kms »
Ces données sont très intéressantes,tous ces migrateurs doivent être considérés avec humilité et lorsqu on en tient un dans la main l admirer et le cuisiner entièrement .
Cette migratrice nous rappelle que le danger qui guette les oiseaux de toutes espèces ne vient pas des chasseurs de France mais de braconniers sans scrupules ou de pratiques de chasse condamnables mais « légales » dans certains pays. Ainsi, chaque année, les tourterelles des bois sont massacrées en d’Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Afrique subsaharienne, après avoir quitté massivement la France en juillet et août, donc avant l’ouverture de la chasse. Comment les écolos peuvent-ils prétendre que les chasseurs de France sont à l’origine de la régression de certaines espèces. Rappelons qu’en Libye, tous les migrateurs, sans exception, petits et gros, sont capturés au filet par les braconniers armés de machettes et de couteaux. Là- bas, il n’y a pas d’ OFB pour mettre des PV, ni de Pierre Rigaux ou de Bougrain Dubourg pour manifester, filmer, harceler et gueuler dans des portes voix. Trop dangereux ! Ils y laisseraient leurs plumes. Ces migrateurs, dont de nombreuses espèces protégées comme les rapaces, sont vendus sur les marchés locaux et ceux qui ne sont pas commercialisables sont jetés à la poubelle par milliers. Rappelons que le chasseur de France œuvre pour la protection des espèces dont beaucoup auraient disparu sans ses actions de terrain. Le chasseur français n’est pas, contrairement aux anti chasse, un harceleur professionnel, un habitué des tribunaux, un donneur de leçons ou un menteur patenté mais un protecteur de l’environnement qui sait se retrousser les manches au lieu de parler, gesticuler et agresser. Mais les ministres de l’écologie successifs continuent de nous enfumer, agenouillés devant les décideurs de Bruxelles.
L’intérêt de cette étude démontre si besoin était qu’il n’y a pas que la France et les chasseurs Français qui sont concernés par les oiseaux migrateurs. Alors aux enverdeurs de tout poil et Ministres de l’écologie qui se succèdent, pourquoi toujours imposer aux chasseurs Français de plus en plus de restrictions. Toujours plus d’interdiction dans notre pays alors que des massacres sont réalisés dans des pays de transit. Cette année, en fonction de mes possibilités de me rendre au poste, j’ai prélevé 2 merles, 1 grives et deux palombes, beaucoup de camarades n’ont pas tué grand chose non plus. A priori pour nos enfumeurs c’est un carnage. Qu’ils se rendent au Maghreb, en Espagne, en Afrique et ailleurs pour faire des comparaisons sur les tableaux. Mais l’idéologie ne commande pas d’aller se frotter aux autres pays, c’est plus facile chez les molassons.
Bonjour. Merci pour ces informations. La nature et les animaux m’émerveilleront toujours malgré mon âge qui avance tout en étant chasseur…
Bonjour,je suppose que du 13 avril au 21 juin,elle a certainement couvée,et elle n’a pas voyagée seule à mon avis,la destination finale est habituelle pour une grande migratrice,l’Afrique, d’où l’importance que ces régions sois bien en eau.à noté que les hauteurs de vol peuvent être importantes, jusqu’à 2 à 3 km quelquefois.