Une hélicicultrice des Alpes-Maritimes a perdu 135 000 escargots en septembre, dévorés par des sangliers. Malgré l’engagement des Fédérations de chasseurs, sa filière échappe au dispositif d’indemnisation. Un cas d’école qui illustre les limites d’un système où les chasseurs portent seuls la charge financière des dégâts de grand gibier mais où l’État ne s’investit pas suffisamment.
Des intrusions répétées de sangliers malgré les protections.
À Saint-Vallier-de-Thiey dans les Alpes-Maritimes, l’exploitation hélicicole « Ode à l’escargot » a subi une dizaine d’attaques de sangliers au début du mois de septembre.
Les suidés ont forcé les filets électriques en pleine nuit, ont arraché les poteaux et les grillages pour accéder aux appétissants escargots dont ils sentaient la présence.
Sur 160 000 gastéropodes, seuls 25 000 ont pu être sauvés par l’exploitante. Une catastrophe à l’approche des fêtes de fin d’année.
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Pour Odeline Luiggi, c’est une année de travail anéantie. Elle devra attendre septembre 2026 pour récolter à nouveau ses escargots et cherche donc un emploi complémentaire en attendant de pouvoir relancer correctement son activité.
Les chasseurs indemnisent déjà massivement les exploitants concernés par les défâts.
Face aux dégâts de gibier, les Fédérations Départementales de Chasseurs assument depuis des décennies un rôle d’indemnisation pour les agriculteurs touchés.
S’il est prévu qu’ils indemnisent les activités arboricoles et les cultures, ce n’est pas le cas pour l’élevage d’escargots qui n’entre pas dans le cadre de la loi. Il n’est donc pas possible de transmettre un dossier d’indemnisation pour cette éleveuse des Alpes-Maritimes.
Le Vice Président de la Chambre d’Agriculture, Jean-Philippe Frère a également pu réagir à ces dégâts de sangliers auprès de France 3 Côte d’Azur :
« Il est aussi important de faire des installations lorsqu’on est en milieu naturel et de mettre des grillages, une clôture fixe, les filets électriques ne suffisent pas pour se protéger des sangliers. Il est possible de faire appel à des lieutenants de louveterie pour les tirs. »
L’État doit prendre ses responsabilités.
Cette situation difficile vécue par l’éleveuse d’escargots met en lumière une réalité que le monde cynégétique dénonce depuis longtemps.
En effet, les chasseurs ne peuvent pas être les seuls à financer les conséquences de la prolifération du grand gibier. La régulation des populations de sangliers relève d’un enjeu de politique publique, et l’indemnisation des dégâts devrait logiquement impliquer l’État.
Pendant que la Fédération Nationale des Héliciculteurs interpelle le ministère de l’Agriculture et qu’une cagnotte solidaire tente de sauver cette éleveuse, une question continue de se poser : jusqu’à quand les chasseurs devront-ils porter seuls le boulet financier d’une situation qui dépasse largement leur seule responsabilité?
Notre Président National Willy Schraen ne cesse de se battre sur le sujet et les lignes devraient bouger durant l’année 2026.














