Période de chasse complémentaire du cerf, chronique d’un échec annoncé

La possible extension de la période de chasse au cervidé votée lors du dernier CNCFS semble avoir du plomb dans l’aile.

Voulue par la FNC et certaines fédérations départementales de chasse, cette extension de la chasse aux cerfs à partir du 1er juin devait répondre à une problématique de dégâts agricoles et sylvicoles sur certains territoires de chasse bien précis. Seulement voilà, une consultation publique a été, comme convenu, mise en place entre le 19 février et le 13 mars 2025, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a été totalement submergée de réponses d’opposants à la chasse.

Cette semaine, Agnès Pannier-Runacher a fait savoir que l’analyse de cette consultation penchait très fortement pour une non-extension de la période de chasse : « Le retour que nous avons aujourd’hui de la consultation du public que nous avons lancée va plutôt dans le sens d’un rejet de ces dispositions, y compris de la part des fédérations locales de chasseurs », a-t-elle indiqué. Selon la ministre de l’Écologie : « On est en train de finaliser, de compiler ces retours, mais le sens, semble-t-il, des premières indications dont nous disposons, ne va pas dans le sens d’un élargissement de la période de chasse. »

Chronique d’un échec annoncé, ai-je envie de dire. En effet, j’ai été le seul média (il me semble) à m’inquiéter du flot de réponses anti-chasse postées, comme d’habitude, lors de cette consultation publique. Ainsi, comme il arrive souvent sur Chasse Passion, j’ai pris la plume pour écrire un article afin d’engager les chasseurs à se mobiliser. Mais pas question d’écrire n’importe quoi. Contrairement aux anti-chasse qui criaient au massacre des cervidés à venir, sous n’importe quelle forme et sans aucune limite, j’ai voulu me renseigner sur le périmètre exact du possible décret, et notamment m’assurer ou non que, comme pour les chevreuils, seuls les mâles pouvaient être tirés.

Malgré une prise de contact auprès de la personne en charge des relations presse de la FNC, je n’ai jamais eu de réponse. Idem à l’OFB : j’attends toujours une réponse claire à ma question. Dès lors, pas question pour moi de publier un article sur Chasse Passion sans être certain de ce que j’affirmais… L’article est resté au stade de brouillon.

Je n’ai pas la prétention d’avoir pu changer le cours de l’histoire, loin s’en faut. Mais une fois de plus, s’il y avait plus de cohésion et de communication dans le monde de la chasse, et surtout avec le milieu fédéral, sans doute que les réponses à cette consultation, totalement téléguidée par nos opposants, auraient pu être pondérées. Le problème, dans une moindre mesure, car étant davantage à un niveau local et donc plus suivi par les FDC qui mobilisent leurs adhérents, se pose presque toutes les semaines avec les arrêtés concernant la période de destruction des ESOD, par exemple : trop peu de réponses de la part des chasseurs nuisent à la pertinence de ces consultations publiques, qui penchent souvent en notre défaveur… et en la défaveur même de la biodiversité, d’ailleurs.