Les grillages de Sologne dénoncés par l’association de Raymond Louis « Les amis des chemins de Sologne » ont fait grand bruit dans les médias et beaucoup d’acteurs de la chasse et de la ruralité s’en mêlent mais aussi des politiques.
Aujourd’hui c’est le député du Cher, François Cormier-Bouligeon, qui souhaite faire passer une loi visant à interdire la chasse en enclos sur tout le territoire national. Cette proposition de loi vise également l’interdiction d’importer des cervidés qui seraient relâchés dans ces mêmes enclos.
Si la mesure vise tout particulièrement la Sologne et ses 5000 kilomètres de grillages, la loi aurait un impact sur d’autres régions concernées comme par exemple les Landes, la Normandie et le sud du Berry.
En plus du grillage, pour le député et pour le président de l’Association des Amis des Chemins de Sologne, les miradors sont aussi un problème d’un point de vue touristique puisque les promeneurs ne seraient pas rassurés comme l’exprime Raymond Louis pour francetvinfo :
« il y a des miradors où les chasseurs s’installent pour tirer sur les animaux. Quand les promeneurs voient ça, ils se demandent si nous ne sommes pas en pleine guerre ».
Un discours difficile a comprendre quand on sait que, lorsque c’est nécessaire, la majorité des fédérations de chasseurs favorisent l’implantation de miradors dans le but d’augmenter le niveau de sécurité à la chasse. Encore plus difficile même lorsque l’on sait que nul n’a le droit de pénétrer dans un enclos qui est une propriété privée !
Au premier abord, cette proposition de loi fera surement l’unanimité auprès du plus grand nombre. On peut tout de même nuancer le propos et se demander si la pose de grillages n’est pas plutôt un moyen de pouvoir chasser en toute tranquillité chez soi dans une époque où les usagers de la nature qui ne sont pas chasseurs n’ont plus aucun respect pour ses derniers qui les laissent pourtant profiter gracieusement de leurs terrains qui sont, faut-il le rappeler encore, privés.
Les zones grillagées visées aujourd’hui sont celles qui concernent des zones chassées, mais force est de constater que même de petits propriétaires terriens sont de plus en plus contraints de clôturer leurs biens pour éviter les vols, les attaques sur leurs animaux, les dégradations, les squats, les dépôts sauvages, le manque de respect des promeneurs qui laissent leurs déchets sur place, etc.
Les enjeux de cette proposition de loi sont peut-être plus importants qu’il n’y paraît et si les avantages sur le plan éthique du sujet qui visent à permettre la libre circulation de la faune et d’interdire l’importation d’animaux d’élevage est légitime, les conséquences sur le droit de propriété privée pourraient s’avérer importantes.