Le silure est un poisson carnassier qui divise énormément. Certains pêcheurs lui vouent un culte tandis que d’autres veulent lui faire la guerre. La multiplication des grands spécimen de ces derniers mois, voire de ces dernières années, démontre que l’espèce se porte bien en France, trop bien même pour le ministère de la Transition Écologique qui n’écarte pas la prise de différentes mesures à l’encontre du prédateur aquatique.
La question du silure à l’Assemblée Nationale.
C’est dans les échanges de questions/réponses entre les députés et le gouvernement que le sujet du silure a été évoqué.
C’est une question de Sandra Delannoy, députée du Nord et membre de la commission Chasse et Pêche, qui a déclenché en ce début de mois une réponse de la part du ministère de la Transition Écologique.
Si à la base, le ministère était interrogé était le ministère de l’Agriculture, c’est finalement le ministère de la Transition Écologique qui a pris le sujet en main.
Mme Delannoy souhaitait connaître les avancées des groupes d’études qui travaillent sur les dégâts causés par le silure sur la biodiversité qui se sont réunis à plusieurs reprises jusqu’en 2023.
L’élue rappelle dans sa question qu’il est connu que le silure a un impact conséquent sur une grande variété de proies : poissons (comme les gardons, brèmes ou même ses congénères), crustacés, amphibiens, oiseaux aquatiques (canards) et petits mammifères (ragondins).
Le silure dans la ligne de mire du ministère de la Transition Écologique.
La question a été posée en avril 2025 et une réponse a été publiée sur le site de l’Assemblée Nationale le 1er juillet.
Le ministère de la Transition Écologique a finalement pris la parole au sujet du silure et le moins que l’on puisse dire, c’est que les mesures qu’il envisage ne vont pas plaire aux passionnés de carnassiers qui aiment profondément ce poisson.
Le ministère annonce avoir bien pris en compte le fait que le silure, originaire d’Europe de l’Est et d’Asie, avait un impact incontestable sur les milieux aquatiques et notamment sur les poissons migrateurs.
Il se pourrait donc que le classement du silure évolue comme « espèce susceptible de causer des déséquilibres biologiques » et « espèce exotique envahissante ».
Ce classement serait donc l’occasion d’interdire le no-kill du silure lors de la pêche de loisir mais cela encouragerait aussi les professionnels de la pêche à réaliser toujours plus de prélèvements.
Des pêches que l’on pourrait qualifier de « régulation » ont également été organisées et suivies comme l’indique le ministère afin de juger de leur efficacité :
« Des pêches visant à réduire la prédation exercée par le silure à l’encontre des poissons migrateurs ont été réalisées dans les bassins de la Garonne et de la Dordogne entre 2021 et 2023. Elles ont permis de conclure que trois engins sont à la fois efficaces pour capturer des silures et sélectifs, c’est-à-dire qu’ils permettent d’éviter les prises accessoires […] »
Pour le moment, la législation n’a pas encore évolué mais le ministère encourage à ce que le no-kill ne soit déjà plus pratiqué en ce qui concerne le silure :
« Partout ailleurs, la pêche du silure, sans remise à l’eau, doit être encouragée, à la fois par les pêcheurs de loisir et par les pêcheurs professionnels en eau douce. C’est le sens des travaux en cours pour reconsidérer le sujet du classement du silure afin de limiter leur impact sur les poissons de nos rivières. »