La vie dans le monde rural est de moins en moins paisible à tel point que des communes se trouvent contraintes de prendre des mesures que l’on n’aurait jamais imaginé. Certains pensent que tout leur revient et agissent donc comme tel, même en ce qui concerne la cueillette des champignons pour lesquels certaines municipalités ont instauré un permis afin d’éviter les débordements.
Même pour les champignons, les incivilités se multiplient.
Le monde rural a toujours été un milieu où règne la débrouille, l’entraide et la convivialité. Pourtant, avec l’exode des urbains vers la campagne, les choses ont tendance à changer et pas en bien.
Ces néo-ruraux s’adonnent aux activités pratiquées depuis des décennies par les anciens des villages et des hameaux mais si c’est principalement une bonne chose, certains le font d’une manière étrange.
En ce qui concerne par exemple la cueillette des champignons, nos aïeux avaient leurs coins secrets pour trouver leur récolte et ne la partageaient pas sans pour autant s’en prendre à celle des autres.
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De nos jours, les choses ont changé et la compétition frise le ridicule. Des amateurs de champignons (et de leur valeur marchande) n’hésitent plus à suivre les autres pour découvrir leurs coins et y passer avant eux.
Dans un reportage signé TF1, une habitante de Caixon dans les Hautes-Pyrénées affirme que c’était littéralement devenu la guerre :
« Dès que je me baissais pour ramasser un champignon, j’avais quelqu’un derrière qui venait me le prendre. Donc j’avais toujours peur. »
Un « permis de cueillir » renouvelé chaque année.
La commune concernée dans ce reportage a été contrainte de trouver une solution pour éviter que les choses ne deviennent ingérables.
« En 2015, il y a eu une poussée énorme de champignons. Il y avait à peu près, sur tous les chemins forestiers, 250 voitures. C’était invivable, c’était la guerre. » affirme le Président de l’Association des Fruits et Produits Forestiers de Caixon.
Il faut dire que le kilo de cèpes peut se revendre entre 15 et 20 euros, ce qui attire forcément les convoitises.
Pour éviter de trouver des indésirables sur leur commune, la municipalité a mis en place un « permis de cueillir les champignons ». Une carte nécessitant une cotisation à l’année et dont la couleur change tous les ans.
Chaque année, une à deux verbalisations vont jusqu’au tribunal car certains tentent malgré tout leur chance pour rafler tous les champignons du secteur.