Il y a quelques semaines, de grandes réformes sur le domaine agricole devaient voir le jour après de nombreux débats au sein de l’Assemblée Nationale. Alors que les discussions étaient toujours en cours sur ce projet, la dissolution de l’Assemblée Nationale décidé dimanche dernier par Emmanuel Macron casse la dynamique.
Des avancées attendues par les agriculteurs ne verront surement pas le jour.
La loi d’orientation de la politique agricole a été votée par les députés de l’Assemblée Nationale à la fin du mois de mai avant d’être examiné par le Sénat. Ce projet de loi doit permettre aux agriculteurs de simplifier certaines démarches et plusieurs réglementations tout en instaurant un cap pour l’installation de nouveaux agriculteurs en France une fois sortis des écoles pour assurer la souveraineté alimentaire du pays.
La dissolution de l’Assemblée Nationale par le Président de la République suite aux élections européennes change la donne car les travaux réalisés jusqu’ici par l’institution vont être suspendus et par conséquent, les réformes agricoles aussi.
Devant ce rebondissement qui va « justifier » du côté des élus la suspension, voire l’abandon, de ces réformes, les agriculteurs sont désabusés.
Beaucoup d’exploitants sont déçus par la manière dont les choses se déroulent et perdent encore un peu plus le peu de confiance qu’ils conservaient envers les hommes politiques de tous bords.
Les agriculteurs se demandent ce qu’ils peuvent faire pour être entendus.
La crise que connaît le monde agricole depuis plusieurs mois a abouti à de grandes manifestations jusque devant les institutions européennes de Bruxelles.
Le soulèvement du monde paysan avait fait beaucoup de bruit et avait même causé la mort d’une agricultrice en pleine manifestation ainsi que le décès de sa fille.
Toute la France a été témoin de la détresse des agriculteurs qui réclament depuis longtemps des allègements de la réglementation et de l’administratif mais encore une fois, ces allègements vont devoir attendre.
Interrogé par les journalistes de France Info, le vice Président des Jeunes Agriculteurs a exprimé son agacement et la déception de la profession face à cette situation :
« Tous les sujets qui étaient sur la table, on en reparlera à l’automne. Là, finalement, une très grosse déception des agriculteurs« .