C’est un combat que mènent plusieurs associations pour des raisons différentes à travers la France car certains parcs éoliens ne sont pas les bienvenus dans certaines zones ou les exploitants essaient de s’installer. A Guern dans le Morbihan, la justice a finalement donné raison à une de ces associations qui luttait contre un parc éolien responsable de nuisances pour les riverains.
Une victoire pour les riverains opposés au parc éolien.
C’est un soulagement pour les habitants de Guern qui sont les plus proches de ce qu’était auparavant une zone d’où sortaient de terre trois éoliennes de 140 mètres de haut.
Ces derniers peuvent souffler et pourront désormais profiter de la vue dégagée depuis leurs terrains mais aussi oublier le bruit des pales lorsque les éoliennes tournent sans arrêt.
Les trois éoliennes ne seront donc plus qu’un souvenir dans quelques jours, quand les travaux seront enfin terminés et les terrains remis en état.
La justice a en effet considéré qu’au delà des nuisances pointées du doigt par le voisinage, les éoliennes représentaient un risque de sécurité publique. Si au premier abord, les riverains ne voulaient pas des éoliennes jugées trop proches de leurs maisons, une loi parue en 2010 leur a finalement donné raison car il y est stipulé que les éoliennes doivent être construites à une distance minimum de 500 mètres des habitations. Or deux maisons se trouvent dans ce périmètre direct ce qui constitue un manquement selon la loi actuellement en vigueur.
La région étant régulièrement soumise à de forts vents, la Cour administrative d’appel de Nantes a décidé de donner raison aux riverains pour des raisons de sécurité publique.
Il s’agit d’une grande première en France car si la justice a déjà demandé par le passé le démontage d’un parc éolien, le motif était différent et concernait le danger que représentaient les éoliennes dans un couloir migratoire.
Presque 20 ans de bataille judiciaire.
Pour l’association ACPEG (Association Contre le Projet Eolien de Guern) c’est la fin d’un combat de très longue haleine. Elle a vu le jour en 2005 alors que les éoliennes n’étaient encore qu’à l’État de projet et les membres fondateurs ne regrettent pas d’avoir investi autant de temps et d’argent pour finalement avoir gain de cause.
Les sociétés qui exploitent les parcs éoliens ont de gros moyens et connaissent les rouages des tribunaux. Ils adoptent souvent une stratégie d’usure qui fini par voir disparaître les associations de riverains et déménager les mécontents.
Cette fois, les choses se sont passées différemment. Après plus de 20 ans de procédures et plus de 30 000 euros dépensés en frais de justice, les riverains ont finalement pu regarder les grues démonter une à une les trois éoliennes qu’ils ont toujours refusé de voir monter dans leur région.
Nul doute que cette décision de justice fera jurisprudence et permettra peut-être à d’autres associations de gagner plus rapidement si elles sont dans leur bon droit.
Forcément, tout le monde n’est pas de cet avis et certains ont réagi à l’annonce de ce jugement, estimant que les riverains auraient pu prendre sur eux car la France a besoin de ces énergies vertes et regrettent une absence de démarche écologique. Des réactions de personnes qui, on l’imagine, n’ont pas été confrontées à ce genre de situations…