En France, la gestion des espaces protégés pourrait être revue dans le cadre du plan d’économies de 40 milliards d’euros annoncé par le gouvernement. Un rapport du Sénat publié en juillet propose de regrouper les onze parcs nationaux sous l’égide de l’Office Français de la Biodiversité (OFB), une mesure qui suscite un débat déjà houleux.
Cette initiative a pour objectif de rationaliser la gouvernance et de réduire les coûts administratifs en évitant les doublons. L’idée est de s’inspirer de la fusion réussie en 2019 de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage avec l’Agence française pour la biodiversité, qui a donné naissance à l’OFB. Pour les sénateurs, cette nouvelle fusion permettrait une gestion plus cohérente et efficace de la biodiversité.
Malgré l’argumentaire financier, la proposition se heurte à une forte résistance de la part des personnels des parcs nationaux. Ces derniers craignent de perdre leur autonomie décisionnelle et leur ancrage territorial, qu’ils considèrent essentiels à leur légitimité et à leur efficacité. Certains dénoncent également le manque de concertation préalable et estiment que les économies potentielles sur leurs budgets (entre 7 et 10 millions d’euros par parc) sont insignifiantes au regard des 40 milliards d’euros à économiser.
Le débat est ouvert : d’un côté, la nécessité de maîtriser la dépense publique et de simplifier les structures administratives ; de l’autre, la défense d’une gouvernance locale et spécifique, jugée cruciale pour la protection et la gestion des parcs nationaux.