Assurer un tir létal lors de la chasse au sanglier est non seulement une question d’efficacité, mais aussi de respect envers l’animal. Un tir bien placé permet de provoquer une mort rapide et sans souffrances inutiles. L’objectif est donc clair : viser une zone vitale avec précision.
Si les chasseurs expérimentés le savent, il est toujours bon de rappeler aux débutants ou à ceux qui souhaitent passer le permis de chasser qu’une seule zone doit focaliser toute leur attention pour réaliser la balle parfaite ou la flèche parfaite et atteindre un ensemble d’organes qui assure le fonctionnement vital du suidé et qui, une fois touché, provoque une hémorragie massive conduisant à une mort quasi immédiate.
La zone poumons – foie – cœur : la clé d’un tir efficace.
Chez le sanglier, cette zone vitale qui doit attirer toute votre attention au moment du tir se situe à l’arrière de l’épaule, légèrement en dessous de la ligne médiane du corps. C’est là que se trouvent les poumons, le cœur et le foie.
Cette zone, relativement large, offre une certaine tolérance à l’erreur tout en maximisant les chances de réaliser un excellent tir.
Un tir correctement placé dans cette région anatomique entraîne une baisse rapide de pression sanguine, ce qui provoque un choc hémorragique fatal. Même s’il peut encore parcourir quelques mètres, le sanglier s’effondrera alors très rapidement. La zone vitale poumons – foie – cœur est donc à privilégier, notamment en battue où les tirs doivent souvent se faire dans l’instant, avec peu de marge pour la réflexion.
Sur ce schéma, on peut voir rapidement la zone qui nous intéresse :
La zone cervicale : un tir radical mais exigeant.
La région cervicale, située au niveau du cou, peut provoquer une neutralisation immédiate du sanglier lorsqu’elle est atteinte avec précision. C’est une zone où passent la moelle épinière et les principales artères, comme les carotides.
Un impact bien placé peut donc provoquer une chute instantanée de l’animal, sans distance de fuite. Cependant, la taille de la cible est extrêmement réduite, à peine 8 à 10 cm, et son positionnement exact, légèrement au-dessus de la ligne médiane du cou, rend le tir particulièrement délicat.
Ce type de tir ne laisse aucune marge d’erreur : une balle mal placée risque de blesser l’animal sans l’immobiliser, ce qui est la hantise absolue de tous les chasseurs.
La zone cervicale ne doit donc être envisagée que dans des conditions de tir stables, à courte distance ou dans le cadre d’une battue lorsque la zone thoracique n’est pas accessible.
La zone cérébrale : un tir foudroyant, réservé aux situations exceptionnelles.
Toucher le cerveau du sanglier provoque une mort instantanée, sans aucun mouvement post-impact. Mais cette efficacité redoutable s’accompagne d’une extrême exigence : la cible, d’environ 5 à 6 cm de diamètre, est très réduite et solidement protégée par une structure osseuse dense. Elle se situe entre les yeux et les oreilles, légèrement en avant de ces dernières.
Un tir cérébral demande donc une précision chirurgicale et ne tolère aucun écart. En battue ou à distance, ce type de tir est à proscrire : le risque de blessure non létale est trop élevé.
La zone cérébrale ne doit être visée que dans des cas très spécifiques, comme un tir de grâce à courte portée sur un animal blessé ou par des traqueurs au contact lors d’une charge par exemple.
Le bon angle, au bon moment.
L’angle de tir est aussi crucial. Dans la majorité des cas, le chasseur doit attendre que l’animal se présente de profil et viser légèrement derrière l’épaule pour avoir accès aux poumons et au cœur.
Il peut y avoir des variantes de ¾ avant ou de ¾ arrière mais bien évidemment “le tir de cul” est totalement à proscrire pour des raisons évidentes de risque de blessures inutiles.
Quant au tir de face, cela dépend réellement des conditions dans lesquelles vous êtes confrontés à la bête noire. Souvent, ces tirs de face sont réalisés quand on a pas d’autre choix, quand les chiens sont en danger ou que l’animal charge.
Pensez bien qu’en battue, le tir devra être effectué en mouvement 95% du temps. Cela demande donc une bonne anticipation de la trajectoire et un tir légèrement en avant de la zone vitale pour compenser le déplacement de l’animal.
Assurer un tir létal du sanglier passe avant tout par une connaissance précise de son anatomie et une éthique rigoureuse.
En ce qui concerne la chasse à l’arc, c’est d’ailleurs la première chose que l’on nous enseigne, à savoir toujours viser la zone thoracique : cœur, poumons, foie.
Atteindre cette zone est la garantie d’une mort rapide, propre, et d’un respect fondamental envers l’animal chassé.