Avec la généralisation des équipements d’observation pour la chasse, une question revient souvent chez les chasseurs : faut-il opter pour une optique thermique ou une vision nocturne (infrarouge), et surtout quelle est la différence ? Ces deux technologies sont très différentes dans leur fonctionnement et leur utilisation sur le terrain. Voici un comparatif simple mais technique pour vous aider à faire le bon choix selon votre pratique.
Vision thermique : la chaleur comme repère
La vision thermique repose sur la détection des infrarouges lointains émis par les corps chauds. Ces dispositifs utilisent un capteur microbolométrique (généralement non refroidi), qui transforme les différences de température en image visible, souvent en nuances de gris, noir et blanc, ou fausses couleurs (mode « white hot », « black hot », etc.).
Avantages :
- Utilisable de jour comme de nuit, en toutes conditions.
- Insensible à la lumière visible : fonctionne même dans l’obscurité totale.
- Capable de détecter le gibier à longue distance, parfois jusqu’à 1 500 mètres avec des modèles haut de gamme.
- Détection possible à travers un léger feuillage, la brume ou la pluie légère, grâce à la sensibilité thermique (NETD) souvent inférieure à 40 mK sur les modèles performants.
Inconvénients :
- Manque de détails fins : difficile de reconnaître précisément un animal à longue distance.
- Prix élevé : les monoculaires thermiques d’entrée de gamme commencent autour de 1 500 €, et les modèles professionnels dépassent souvent 3 000 €.
- Image parfois déroutante pour les utilisateurs non familiers avec l’interprétation thermique.
Vision nocturne (infrarouge) : amplification de la lumière
Les appareils de vision nocturne amplifient la lumière résiduelle (lunaire, stellaire) via un tube intensificateur (pour les modèles analogiques) ou un capteur CMOS (pour les modèles numériques). En absence totale de lumière, on peut activer un illuminateur infrarouge (lampe IR) intégré, souvent en 850 nm ou 940 nm.
Avantages :
- Image plus naturelle, proche du visuel classique, facilitant l’identification du gibier.
- Excellente qualité d’image en zone dégagée et par ciel dégagé, avec une portée utile allant de 100 à 400 mètres selon les modèles.
- Prix plus accessible : les modèles numériques performants démarrent autour de 600 à 800 €.
Inconvénients :
- Fonctionne uniquement de nuit, et nécessite un minimum de lumière ambiante.
- Moins performant en cas de brouillard ou de végétation dense, l’illuminateur IR étant limité.
- Les modèles analogiques de génération 2+ ou 3 sont ultra efficaces mais plus chers et surtout uniquement dédié au marché militaire. Seule la vision nocturne simple est autorisé à la chasse (et réglementée).
En pratique, pour la chasse
- Repérage : un monoculaire thermique est le plus efficace pour détecter la présence d’animaux dans un champ, une coupe ou derrière un bosquet. Il détecte une signature thermique même d’un animal immobile. Un seul coup d’oeil vous permet de balayer des zones entières
- Identification : la vision nocturne permet de voir les détails du pelage, les bois, le comportement, et ainsi prendre une décision éclairée avant un éventuel tir.
- Certains chasseurs utilisent les deux types d’optiques : thermique pour localiser, nocturne pour confirmer. HIKmicro par exemple combine les 2 technologie avec ses jumelles Habrok.
Quelle portée réelle ?
Type d’optique | Détection | Identification précise |
---|---|---|
Thermique entrée de gamme | ~300 m | 50–100 m |
Thermique haut de gamme | >1 000 m | 200–600 m |
Vision nocturne numérique | 100–400 m | 100–300 m |
Réglementation à connaître
L’utilisation des appareils de vision nocturne est strictement réglementée en France. En chasse, leur usage est interdit sans autorisation préfectorale, sauf dans le cadre de tirs de nuit autorisés pour la régulation du sanglier ou du renard, par exemple. Certains départements autorisent l’usage du thermique pour la recherche au sang, mais là encore, il faut vérifier les arrêtés locaux.
Un récent CNFS c’est positionné pour autorisé l’usage de monoculaire ou jumelles thermique ou nocturne à la chasse, mais à ce jour (23 juillet 2025) rien n’a était inscrit dans la loi.
Conclusion
Le choix entre thermique et nocturne dépend de plusieurs facteurs :
- Votre budget
- Votre besoin de détection ou d’identification
- Les conditions de chasse (relief, végétation, climat)
- Et surtout, le cadre réglementaire local
Pour un chasseur passionné qui veut allier efficacité et précision, le duo thermique + vision nocturne reste la combinaison la plus complète, à condition de respecter scrupuleusement la législation.
Voici quelques exemples de produits thermiques et nocturnes présentés par Jacques :