C’est tard dans la soirée que nous avons appris, par la voix de Willy Schraen, qu’un dialogue a eu lieu aujourd’hui entre la ministre de l’Écologie, Mme Pannier-Runacher, la FNC et plusieurs associations de chasse.
Une table ronde et des discussions qualifiées de « constructives » ont abouti, contre toute attente. La mobilisation des chasseurs partout en France semble avoir porté ses fruits !
Selon Willy Schraen, il ne devrait plus être question d’avancer la date de fermeture pour aucune espèce. Mieux encore : la chasse du milouin pourra se poursuivre, avec l’instauration d’un PMA dont le périmètre reste à définir.
On peut clairement parler de victoire, tant le projet de la Ministre s’annonçait mortifère pour les chasseurs de migrateurs.
Victoire pour les chasseurs mais on revient de loin.
Dans son flash info, la Fédération Nationale des chasseurs a fait le point dans la soirée concernant le projet d’arrêté que Agnès Pannier-Runacher essayait de faire passer en force, sans aucune concertation avec le monde cynégétique et sans s’appuyer sur les données scientifiques prises en compte par la Commission Européenne.
La ministre a finalement décidé de faire marche arrière concernant les moratoires et un « dialogue franc et constructif » a pu s’engager avec la FNC.
Par conséquent, il n’y aura pas d’interdiction de chasser ni de fermeture anticipée pour les espèces de gibier d’eau visées par le projet ministériel et la gestion des autres espèces se fera à travers la chasse adaptative.
Quel est le programme du prochain CNCFS?
Un CNCFS va donc être programmé prochainement pour définir l’encadrement futur de l’arrêté qui sera établi par le ministère qui travaillera dorénavant avec les chasseurs. Bien que l’arrêté initial ait été botté en touche, les chasseurs devront tout de même se plier à de nouvelles normes.
Si l’on résume, les choses vont se définir de la manière suivante :
- Pas de fermeture au 15 janvier pour la sarcelle d’hiver, le souchet, le pilet ou le siffleur,
- pas de moratoire sur la grive mauvis ni la caille des blés,
- la tourterelle des bois pourra être chassée jusqu’au 15 août avec un quota à 10.560 prélèvements,
- la barge à queue noire et le courlis cendré restent sous moratoire,
- l’eider à duvet sera sous moratoire sauf pour Saint-Pierre-et-Miquelon.
Au niveau des engagements à prendre du côté des chasseurs, ils seront les suivants :
- PMA instauré à 25 oiseaux prélevés par nuits et 15 oiseaux le jour hors canards colverts et oies,
- PMA sur la caille des blés à 15 prélèvements par jour,
- en ce qui concerne la bécassine et le lagopède alpin, la gestion se fera au niveau départemental.
En ce qui concerne le fuligule milouin, ce dernier fera justement l’objet de la mise en place de la gestion adaptative, probablement initiée avec des quotas de prélèvements et des déclarations à réaliser en temps réel via l’application Chassadapt.
En plus de ce recul considérable sur ses projets concernant les espèces citées précédemment, la ministre se serait engagée à la prise d’arrêtés permettant un retour de la chasse aux pantes dans le sud-ouest ainsi qu’un arrêté cadre pour la tenderie aux vanneaux dans les Ardennes. La suite de ce programme devrait être étudié lors d’un prochain CNCFS.
Voici les propos du Président de la FNC.
Chers amis chasseurs,Après plusieurs jours de très fortes tensions entre le ministère de la transition écologique et la Fédération nationale des chasseurs, au sujet de la gestion des oiseaux migrateurs, un dialogue franc et constructif a été rétabli entre Agnès Pannier-Runacher et Willy Schraen.
La FNC tient à saluer le travail collaboratif étroitement mené avec l’ANCGE, LSF, et l’UNACOM pour rétablir ce dialogue.
Le report du CNCFS du 26 juin, provoqué par l’absence de quorum, a permis d’ouvrir une séquence de négociation constructive. Grâce au soutien assumé de partenaires majeurs du monde rural – FNSEA, APCA, Fransylva et Propriété foncière privée –, qui ont refusé de siéger face à un projet déséquilibré, un accord a pu être trouvé sur la base des contre-propositions portées par la FNC.
Il faut dire que l’on revient de loin quand on voit le projet d’arrêté diffusé le 19 juin dernier ! Les discussions soutenues ont permis le retour au bon sens et à la science, en s’appuyant sur les arguments scientifiques de la FNC et de la FACE qui avaient déjà produit leurs effets dans les discussions du NADEG.
C’est donc le sens des responsabilités qui a prévalu et qui permet d’ouvrir une nouvelle ère pour la chasse dans une optique d’éthique et de durabilité.
Ainsi, après réception du courrier reçu de la ministre de la transition écologique, je tiens à vous annoncer que les dates actuelles de chasse pour toutes les espèces migratrices seront respectées dans l’attente des prochaines négociations européennes qui auront lieu en fin d’année 2025.
La chasse du lagopède et de la bécassine des marais reste également en gestion départementale.
C’est aussi la relance de la gestion adaptative, au point mort depuis 4 ans, au travers du milouin qui va servir de test pour la nouvelle organisation. La chasse de la tourterelle des bois sera également rétablie le 30 août avec un quota à 10 560. Le courlis cendré et la barge à queue noire restent en moratoire pour une année mais les données montrent une amélioration de leur état de conservation et nous allons y travailler. L’eider à duvet, très peu présent en métropole, sera quant à lui en moratoire sauf pour Saint-Pierre-et-Miquelon.
De notre côté, en concertation et en accord avec les associations spécialisées de gibier d’eau, un Prélèvement maximal autorisé (PMA) à 25 oiseaux par nuit de hutte et à 15 oiseaux par chasseur et par jour va être instauré pour l’ensemble des espèces de sauvagines (sans colverts et oies). Nous avons également demandé un PMA à 15 oiseaux par chasseur pour la caille des blés qui va être mis en place. L’instauration du premier PMA éthique en France a eu lieu il y a 14 ans et concernait la bécasse. Depuis cette date, les discussions ont toujours échoué et c’est la raison de l’engagement de la FNC en concertation avec les associations spécialisées.
Un nouveau CNCFS devrait maintenant se tenir rapidement pour permettre la mise en œuvre de ces mesures.
Par ailleurs, la ministre s’est engagée, dans la suite de la prise d’arrêté pour la chasse de l’alouette aux pantes dans les départements du sud-ouest, à poursuivre avec la mise à l’ordre du jour d’un prochain CNCFS un arrêté cadre et quota pour la tenderie des vanneaux dans les Ardennes.
La FNC, L’ANCGE, LSF et l’UNACOM tiennent à remercier la FACE, l’ensemble des fédérations départementales, les chasseurs, qui se sont mobilisés d’une manière ou d’une autre pour que l’on revienne à la raison au moment même où de nombreux États membres contestent les initiatives de la Commission européenne.
Nous tenons aussi à saluer la mobilisation exceptionnelle des nombreux élus des territoires et des parlementaires en particulier celle des groupes d’étude chasse et pêche de l’Assemblée nationale et du Sénat avec leurs présidents qui ont joué leur rôle de défenseur de la chasse populaire.
Pour Willy Schraen, président de la FNC : « C’est donc bien la reconnaissance des données scientifiques des chasseurs qui ont permis cette nouvelle approche pragmatique pour sortir de cette crise majeure. Nous avons décidé, en concertation avec les fédérations et nos partenaires cynégétiques, de donner une vraie durabilité à la chasse, à travers la maîtrise des excès de prélèvements qui mettent en danger l’avenir de nombreux chasseurs de migrateurs raisonnables et raisonnés. Nous devons dorénavant nous atteler à écrire une nouvelle page de la chasse des migrateurs à travers ce retour de la gestion adaptative, qui sera la garantie que notre jeunesse chassera encore dans 20 ans, dans le temps de chasse et la diversité des espèces. Nous veillerons à ce que tous les engagements soient tenus, mais nous garantissons également que nous tiendrons les nôtres. D’autres crises viendront c’est certain, à nous d’être prêts à les affronter sereinement par la force de nos données scientifiques et de nos pratiques tournées vers le respect de la ressource. »