Tandis que les ruraux font le nécessaire sur le terrain pour gérer au mieux l’environnement dans lequel ils vivent, certaines entreprises balayent tout d’un revers de la main dans le seul et unique but de servir leurs objectifs financiers. La Poste semble faire partie de celles-ci car un collector de timbres à l’effigie du renard et faisant la promotion de la protection totale de l’espèce sera vendue dès le mois de juin.
La philatélie instrumentalisée.
Dernièrement, La Poste a fait la promotion d’un nouveau collector de 4 timbres dédiés au renard. Si l’utilisation du goupil pour illustrer les timbres qui seront surement très attendus par les collectionneurs n’est pas nouveau, c’est plutôt le message que ce dernier véhicule qui a fait bondir quelques ruraux.
Les illustrations sont très réussies et les chasseurs comme les piégeurs n’auraient assurément pas manqué d’utiliser ces timbres pour leurs prochaines correspondances si ce collector n’avait pas été instrumentalisé par l’idéologie animaliste.
En effet, le collector s’accompagne d’un petit texte, rédigé par Michel Chardin, un photographe animalier dont le talent n’est plus à démontrer mais qui a une vision du renard certainement un peu trop idyllique :
« Longtemps considéré comme un animal nuisible, le renard (Vulpes vulpes), aujourd’hui classé dans la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD), paie très cher une réputation injustifiée. Toujours proche de nous à la ville comme à la campagne, il est opportuniste et joue un rôle majeur dans la biodiversité.
Parfois charognard, il élimine les petits animaux malades et évite beaucoup d’épidémies. Fort utile à l’agriculture, il consomme plus de six mille micromammifères (carnivores, rongeurs, insectivores, etc.) par an et concurrence ainsi très largement et naturellement les épandages de produits chimiques tels que la bromadiolone.
Vous l’aurez compris, le renard est notre allié et nous nous devons de le protéger.«
Un avis plus que controversé.
Ce plaidoyer en faveur du renard ne va certainement pas rassembler les foules mais va beaucoup plaire aux animalistes de tous poils. Certes, le renard consomme de petits animaux mais pas uniquement. Il cause de nombreux dégâts dans les élevages et dans les basses-cours, sans compter sur le fait qu’il véhicule plusieurs maladies transmissibles à l’homme comme l’échinococcose alvéolaire.
De plus, le renard prolifère actuellement dans de nombreux départements Français. Protéger l’espèce aujourd’hui n’aurait donc pour effet que de déstabiliser l’équilibre si fragile qui existe actuellement dans nos territoires.
Le renard est sur la liste des espèces classées ESOD et ce n’est pas pour rien, mais dans le but de vendre un maximum de timbres dans cette édition collector, La Poste a manifestement décidé de laisser passer ce discours en faveur d’une protection totale de l’espèce.
A quand une série de timbres collector à l’effigie des chevaux pour interdire l’équitation ou à l’effigie de la truite pour interdire la pêche?