La vente de munition chez les buralistes n’a pas encore démarré

La vente de munition chez les buralistes était un sujet qui a fait énormément de bruit en fin d’année dernière. Si ces points de vente devaient pouvoir distribuer des cartouches dès le 1er janvier 2024, les choses sont encore au point mort plus de 2 mois après.

L’État n’était pas prêt.

L’information était un peu sortie de nulle part en novembre dernier, lorsque l’État a annoncé que les buralistes pourraient proposer à la vente des munitions de différentes catégories, mais surtout à destination des chasseurs. L’affaire avait fait grand bruit dans les médias qui avaient encore trouvé là une occasion de faire l’amalgame entre chasse et insécurité.

Les buralistes eux-mêmes avaient été surpris par la décision de l’État de leur permettre de vendre ce type de marchandises mais face aux difficultés que rencontre la filière, la profession avait plutôt bien accueilli la mesure.

Nous aurions donc pu voir arriver dans nos bureaux de tabac des boîtes de cartouches et de balles depuis le 1er janvier mais jusqu’ici, rien du tout.

Plus de deux mois après l’annonce du gouvernement, il ne s’est manifestement pas passé grand chose et il semblerait qu’on ne pourra pas se dépanner en munitions chez le buraliste avant encore quelques temps.

Une phase de test doit être menée durant tout le premier semestre de 2024 dans les Pyrénées-Atlantiques mais pour le moment, rien n’a encore débuté.

Il s’avère que l’expérience ne devrait débuter qu’à la fin du mois de mars et que finalement, la mesure ne sera prête au niveau national qu’au mois d’août 2024.

La vente de munition ne séduit pas beaucoup de buralistes.

S’il y a de l’idée dans le fait de permettre aux buralistes de vendre des munitions aux chasseurs dans des secteurs assez reculés, les contraintes semblent trop nombreuses pour intéresser réellement la profession.

Bien évidemment, cette possibilité n’est pas conçue pour les buralistes en plein Paris mais sur toute la France, à peine 10% des buralistes seraient intéressés par l’opportunité de vendre des munitions selon les informations apportées par RMC et BFMTV.

Il est vrai que la mesure impose plusieurs contraintes et des investissements qu’il va falloir amortir afin de les justifier.

Le coût de la formation qui avoisine les 800 euros, l’achat d’un coffre-fort, les assurances, le système de sécurité, la tenue d’un registre, l’administratif et bien d’autres raisons encore font que le jeu n’en vaut souvent pas la chandelle pour les professionnels.

Certes, dans certains secteurs, le buraliste est le seul commerçant à plusieurs kilomètres à la ronde et pour eux la question se pose mais au niveau national, on peut s’attendre à ce qu’assez peu de bureaux de tabac ne se mettent à proposer des munitions aux chasseurs.