Les chasseurs des Landes et des Pyrénées-Atlantiques ont décidé d’entamer une « grève de la chasse aux sangliers » en réponse à la décision du Conseil d’État de suspendre la chasse aux pantes et aux matoles. Les chasseurs refusent de perdre ce dernier pan des chasses traditionnelles mais les actions menées font des dégâts, notamment chez les agriculteurs.
Les agriculteurs se sentent « pris en otage ».
C’était à prévoir, les agriculteurs ont vu arriver d’un très mauvais œil la décision des chasseurs de stopper net leurs actions de régulation des sangliers dans le Sud-Ouest.
Cette mesure a été prise par les Fédérations des Landes et des Pyrénées-Atlantiques après que le Conseil d’État ne décide de casser les arrêtés permettant d’organiser la continuité des chasses aux pantes et à la matole, considérées par certains comme les dernières chasses traditionnelles encore en vie.
Après l’interdiction de la chasse à la glu, les écologistes les plus radicaux n’ont cessé de s’attaquer à ces modes de chasse pour continuer de grignoter les pratiques cynégétiques régionales et handicaper encore un peu plus la chasse Française.
Cette fois, la pilule ne passe pas du côté des chasseurs qui ont annoncé suspendre plusieurs de leurs missions dont la chasse des sangliers.
La décision est plutôt difficile à accepter pour les agriculteurs qui subissent de plein fouet les dégâts causés par les suidés. Les cultures sont régulièrement saccagées par des compagnies entières et le fait que les chasseurs décident de se mettre en grève leur cause bien du souci :
Un agriculteur Landais interrogé par les journalistes de FranceInfo a pu s’exprimer sur le sujet :
« Je regrette que les agriculteurs soient toujours pris en otage dans ces histoires-là parce qu’on sait qu’on est en campagne électorale. Les chasseurs essaient de trouver des arguments, mais derrière, nous, on a des dégâts. Je pense que c’est malvenu. »
Les chasseurs demandent aux agriculteurs de se montrer solidaires.
Bien souvent, lors des actions menées par les agriculteurs, les chasseurs se greffent aux mouvements pour soutenir ces hommes et ces femmes engagés à fond dans leur métier mais qui doivent toujours se battre contre la bureaucratie.
Cette fois, ce sont les chasseurs qui se dressent devant une nouvelle interdiction qui pourrait leur coûter un pan tout entier de leur culture mais qui pourrait aussi dégoûter une grande partie d’entre eux, au point de leur faire raccrocher les filets, les bottes ainsi que les fusils et les carabines définitivement.
Pour le moment, les chasseurs répondront présent lors des battues administratives ou pour les opérations de régulation gérée par un lieutenant de louveterie mais cela va prendre plus de temps que lorsque les chasseurs interviennent au pied levé.
Pour Régis Hargues, directeur de la Fédération, cette grève de la chasse aux sangliers est une façon de demander son aide au monde agricole. Il faut selon lui que tous les ruraux restent solidaires pour que leur mode de vie puisse perdurer, nous avons besoin les uns des autres et comme les agriculteurs, les chasseurs veulent pouvoir continuer d’exister, surtout que l’interdiction des pratiques visées reste parfaitement incompréhensible.
Si rien ne bouge dans les semaines à venir, les chasseurs prévoient d’autres façon de montrer leur indignation et des mobilisation de grande ampleur pourraient voir le jour.
La FNC va également multiplier les recours juridiques et pourrait aller jusqu’à porter l’affaire devant la Cour Européenne des droits de l’Homme.