Depuis déjà quelques mois, la traque-affût fait pas mal parler d’elle dans les rangs des chasseurs et intrigue aussi les non-chasseurs. Ce nouveau mode de chasse qui commence à remplacer la battue dans certaines forêts génère de nombreux débats mais son efficacité commence à séduire plusieurs sociétés de chasse comme c’est le cas en forêt de Cerisy.
Plus de prélèvements pour moins de balles tirées.
L’efficacité de la traque-affût intéresse de plus en plus les chasseurs dans certain secteurs qui peuvent mettre en place ce mode de chasse. Jugé plus sécurisant que la battue traditionnelle pour plusieurs raisons, il permet de prélever plus d’animaux en moins de tirs et donc en moins de jours de chasse.
Le directeur de la chasse de Cerisy, forêt domaniale située entre la Manche et le Calvados, pour l’Office National des Forêts a pu expliquer les résultats récents obtenus par la traque-affût sur les parcelles qu’il gère auprès de Ouest-France et ses conclusions sont sans appels :
« Sur sept jours de chasse, les prélèvements ont doublé pour quatre fois moins de balles tirées », indique Quentin Canuet.
Le fait que les animaux soient repoussés de manière différentes par les traqueurs par rapport à une battue traditionnelle permet aux chasseurs d’avoir plus d’occasions de tir et à des distances bien plus proches.
Ce mode de chasse a par exemple permis aux archers du groupe de prélever 3 chevreuils sur 4 flèches tirées sur la fin de la saison.
Un mode de chasse qui plaît à tout le monde.
Les chasseurs de la forêt de Cerisy sont donc visiblement séduits par ce mode de chasse plus efficace qui leur a permis d’obtenir plus de résultats pour moins de sorties.
Les autres usagers de la nature s’y retrouvent car, au lieu de passer les trois quarts de l’année à faire des battues pour atteindre les plans de chasse toujours en augmentation, la traque affût permet de réaliser des objectifs journaliers plus aisément et donc, de chasser moins de jours sur un même secteur, potentiellement fréquenté aussi par des randonneurs, vététistes, etc.
« En ayant moins de jours de chasse, nous partageons la forêt avec le public ».
L’ONF avait déjà pas mal investi dans des miradors, qui ont d’ailleurs été pris pour cibles en fin d’année dernière, et compte encore augmenter leur nombre en forêt de Cerisy.
Sur les parcelles gérée par Quentin Canuet, plus d’une centaine d’animaux ont pu être prélevés cette saison. Le plan de chasse prévoit néanmoins de prélever encore plus la prochaine saison et l’ONF va donc rechercher plus d’actionnaires également.