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Interview Olivier Berthold, Président de l’ANCGE reçu dernièrement par le ministère de la Transition écologique

La chasse du gibier d’eau est une chasse de tous les enjeux car elle est à la croisée des chemins entre le monde cynégétique, la préservation de la biodiversité et les attaques qu’elle subit de la part des écologistes anti-chasse.


Depuis plusieurs années, le débat est difficile entre les associations et les autorités, ce qui pousse souvent ces passionnés à être en tête de file dans les manifestations de défense de la chasse.

Pourtant, les sauvaginiers sont de véritables sentinelles de la nature qui récoltent de nombreuses données scientifiques, tant sur les espèces que sur les milieux naturels.


Nous avons pu nous entretenir avec Olivier Berthold, Président de l’Association Nationale des Chasseurs de Gibier d’Eau, qui a dernièrement été reçu au ministère de la Transition écologique pour aborder quelques sujets des plus importants.

Chasse Passion : Olivier Berthold, vous êtes le président de l’ANCGE, cette fonction est-elle devenue plus délicate vu la place de la chasse dans le débat public aujourd’hui?

O.Berthold : Je suis président de l’ANCGE depuis bientôt 2 ans, l’ANCGE existe depuis 1935 donc elle a quelques années de vol maintenant. Ma particularité est d’être un président originaire de la Meuse, donc plutôt de l’intérieur des terres à l’inverse de mes prédécesseurs qui étaient plutôt sur le littoral. La situation évolue même si c’est la chasse en général qui est désormais attaquée. Nous, les chasseurs de gibier d’eau, sommes attaqués depuis 30 ans, voire plus.

On fait face depuis très longtemps aux attaques donc oui, ce n’est déjà pas un boulot facile d’être un président de chasse et c’est pareil pour un président national de chasse au gibier d’eau, avec tout ce que nous avons subi entre les changements opérés dans les dates, les espèces, les territoires et j’en passe…


Mais voilà on est passionnés, on essaye de faire du mieux possible, on veut défendre un art de vivre et une passion tout simplement.

Chasse Passion : Vous avez été récemment reçus au ministère de la Transition écologique pour échanger au sujet du remplissage des mares et de l’entretien des zones humides, pouvez-vous nous en dire plus?

O.Berthold : Oui nous avons été reçus au ministère et dans un premier temps l’objectif était de renouer le contact. Nous n’avions plus de relations avec le ministère depuis longtemps pour plusieurs raisons dont le covid. Il était important pour nous de retrouver le contact avec le ministère et d’aborder le sujet de l’entretien des mares et des zones humides. La question est surtout de pouvoir conserver de l’eau dans nos mares, voire de pomper pour les remplir. Car au-delà de la chasse, nos zones humides sont des milieux très riches et sans eaux, il n’y a tout simplement plus de vie.

On peut comprendre les problèmes d’eau mais il y a des priorités : Remplir les mares est très important dans la conservation d’un biotope favorable à des espèces comme les libellules, les batraciens, etc. Il faut que le ministère réfléchisse à la meilleure approche possible pour que l’on puisse pomper quand ce sera nécessaire : l’enjeu n’est pas celui de la chasse mais bien celui de la biodiversité au sein de nos mares.


Oui il nous faut de l’eau pour faire poser des canards mais il faut de l’eau aussi pour toute la vie des zones humides.

Chasse Passion : C’est donc la possibilité de mettre en eaux les mares sans être ennuyé au niveau légal qui est visée?

O.Berthold : Oui, assez rapidement ce qui pose problème pour la biodiversité et l’intérêt de nos mares, ce sont les interdictions de pompage et lorsque la mare est sèche, c’est trop tard ! On ne peut pas revenir en arrière : c’est de la biodiversité qui disparaît.

Là où nous avons le plus de problèmes, c’est sûr la partie côtière française. Ce qui est incompréhensible pour les chasseurs, c’est que l’eau des fossés, des cours d’eau, etc. tout part à la mer…


C’est difficilement acceptable que l’on ne laisse pas pomper l’eau qui part à la mer puisque de toute façon elle est perdue quelques kilomètres plus loin…

Le curage aussi est un autre point sur lequel il faut travailler car si on veut avoir des marais entretenus, il faut curer les fossés. Ces derniers qui faisaient quelques mètres de profondeur par endroit font désormais 50cm. Ces fossés présents sur des kilomètres représentent une perte considérable pour les zones humides.

C’est donc aussi à l’État de jouer son rôle sur ce point. Le ministère a annoncé un budget supplémentaire de 50 millions d’Euros pour gérer ce problème mais ce ne sera assurément pas suffisant pour pouvoir curer tous les marais qui demandent de l’être.

On ne connaît pas encore la répartition exacte des 50 millions ajoutés aux budgets qui seront certainement alloués directement aux agences de l’eau pour leurs missions.


Chasse Passion : Il a également été question du projet PNZH (Parc National Zones Humides), quel est ce projet?

O.Berthold : Le PNZH représente un risque pour nous car qui dit Parc National dit aussi contraintes. La position du ministère c’est de dire qu’il ne s’agit pas de contraintes mais en regardant le projet de plus près on se rend compte qu’il s’agit de protections fortes sur des territoires qui ont toujours été, jusqu’ici, entretenus par les pêcheurs, les chasseurs, etc.

Il aurait assurément été nécessaire pour l’État de mieux communiquer sur cette initiative de PNZH. Les inspecteurs responsables de l’étude sur la mise en place de ce Parc National ont d’ailleurs été fortement surpris de la mobilisation comme, par exemple, en Brière puisque près de 2000 chasseurs ont fait le déplacement et les inspecteurs n’ont pas vraiment reçu un accueil chaleureux.

Il y a actuellement 18 sites étudiés dans le cadre de ce projet de Parc National. Lors de leurs déplacements, les inspecteurs ont pu prendre localement la température et se sont vite aperçus que la température n’était pas bonne!


Ce n’est d’ailleurs pas un ressenti propre au monde de la chasse mais cela concerne aussi les pêcheurs, les pisciculteurs, les agriculteurs, etc. Ils ne comprennent pas pourquoi il faudrait leur imposer la gestion de territoires qu’eux-mêmes ont géré depuis la nuit des temps. Il y a véritablement eu des problèmes de communication dans la mise en place de ce projet de la part de l’État.

Aujourd’hui ils ne nous ont pas dit quel site aurait ou non été choisi pour la création d’un Parc National. Ils marchent un peu sur des œufs. On espère que ce projet de Parc National avec des protections fortes n’ira pas à son terme et je pense que la création d’un Parc Régional serait plus pertinente si nécessaire.

A contrario des zones Natura 2000, qui n’étaient finalement pas une contrainte excessivement forte, et sur lesquelles les chasseurs ont été vigilants, il est possible qu’une partie des territoires soient totalement mis sous cloche dans le cadre de la création d’un Parc National. On sait comment les choses fonctionnent politiquement et si un premier Parc National devait voir le jour avec de nombreuses restrictions, rien ne garantit qu’un autre ne voit le jour, puis un troisième, etc.

Le principal risque est qu’un pourcentage, peut-être 10% du territoire du parc, soit totalement inaccessibles aux usagers de la nature, que cette zone soit considérée comme une zone de « non droits » pour les humains. Pourtant ces milieux là appartiennent bien à quelqu’un et malheur à celui sur qui cela va tomber. Tout le risque est là!


Ces milieux existent encore grâce aux propriétaires qui ont toujours entretenu les zones humides. D’où l’importance de mener des inventaires floristiques et faunistiques. Un certain nombre de Fédérations en ont fait. Moi dans ma Fédération de la Meuse nous l’avons fait et cela permet de mettre en avant le fait que sur les milieux chassés, on a un certain nombre d’insectes, d’animaux, de batraciens et bien d’autres espèces qui ne sont évidemment pas chassées mais qui bénéficient des milieux chassés.

C’est très important que les gens prennent conscience du fait que les territoires chassés sont des milieux très riches en termes de biodiversité.

Exclure les agriculteurs, les chasseurs, les pêcheurs de l’équation n’est pas du tout une bonne idée. Nous sommes toujours actifs dans la gestion de ces milieux alors que l’on voit bien que du côté des Conservatoires des espaces naturels, ils sont plutôt dans une gestion passive ou on laisse faire la nature… Et on voit souvent que cela peut poser problème (surpopulation de sangliers, concentration d’espèces aboutissant à l’apparition de problème sanitaire, etc…).

Chasse Passion : La réglementation évolue sans cesse au niveau de la pratique de la chasse du gibier d’eau, dernièrement il a été décidé que les juvéniles entraient dans le compte total d’individus autorisés dans les élevages, faisant basculer le seuil pour passer d’élevage d’agrément à établissement d’élevage professionnel. Des actions sont-elles prévues pour revenir en arrière?


O.Berthold : Nous faisons partie d’un groupement qui se nomme AGIR Espèces. Ce groupement est composé de différents organismes et d’associations amateurs d’animaux. Dans notre cas il s’agit de canards et d’appelants mais sont aussi concernés les amateurs de perroquets, de différents oiseaux, de reptiles, etc.

On parle d’animaux qui sont considérés comme « non domestiques » sur lequel nous avons donc un seuil à ne pas dépasser. Agir Espèces est donc un regroupement de différentes entités qui ont un intérêt à se réunir pour refuser ce changement de réglementation que l’on doit à One Voice. Cette association a déposé un recours auprès du Conseil d’Etat qui a cassé certains articles de l’arrêté de 2018. Ce dernier a pensé pouvoir limiter le risque de trafic d’animaux.

Autant on peut comprendre cette position dans le cadre de la vente d’un perroquet, autant pour un appelant, nous ne voyons aucun risque de trafic (abondance des appelants et très faible valeur des oiseaux comparé à d’autres espèces). Pour nous la dimension du trafic n’existe pas.

Aujourd’hui, suite à cette décision, tous les appelants vont être comptabilisés dans les parcs, même les juvéniles : sauf qu’en période de reproduction cela va très vite. Certains chasseurs vont forcément dépasser le seuil des 100 (jeunes et adultes) au moins temporairement. Ils seront alors légalement sanctionnables. Ou bien, ils devront alors justifier de la détention d’un certificat de capacité (pas évident à obtenir et avec de nombreuses contraintes).


La première chose à faire sur ce dossier est d’obtenir un moratoire pour cette année puisque la reproduction était déjà lancée au moment où l’arrêt est tombé. Les moratoires ont déjà été demandés à la fois par la FNC et l’ANCGE via Agir Espèce.

La seconde est de voir comment nous pouvons faire sortir les appelants de ce carcan des oiseaux « non-domestiques ». Cela pourrait se faire en modifiant les statuts de nos appelants afin que ces oiseaux soient considérés comme spécimens domestiques ou créer une catégorie « espèces chassables ».

C’est assez facile en réalité à comprendre car nous sommes obligés de baguer nos appelants dès la naissance avec un numéro spécifique qui nous est attribué. Nous ne pouvons baguer nos oiseaux qu’à une certaine période de leur vie, dans les 3 premières semaines. Cela prouve bien que nos oiseaux sont nés et élevés en captivité, dans nos parcs et qu’ils sont donc des spécimens domestiques.

Pour nous cette approche est la meilleure.


Si cette option n’est pas viable, il faudra alors augmenter le nombre d’appelants que l’on peut posséder avant de passer au statut professionnel nécessitant un certificat de capacité assez lourd à obtenir. Nous avons déjà suffisamment de contraintes comme ça avec la réglementation liée à la chasse pour ne pas en ajouter avec l’obligation de posséder un certificat de capacité juste pour détenir quelques appelants de plus et de façon temporaire…

Pour ne pas être ennuyés il suffit de faire un rapide calcul pour se dire que si on possède 50 couples, à raison de 8 canetons par couple en moyenne par ans, il faudrait donc monter ce seuil à 400 jeunes appelants mais en réalité on ne sait pas jusqu’où il serait possible d’augmenter ce seuil.

Nous devons refaire des mises au point avec la FNC et AGIR espèces pour mener à bien cette action et nous allons faire pression sur le ministère pour trouver une solution dès que possible.

Finalement, si cela nous est tombé dessus, c’est parce que le ministère n’a pas défendu correctement son arrêté… De son côté, le Conseil d’Etat s’est surement focalisé sur le risque de trafic de quelques espèces. Mais cet arrêté concerne bien plus d’espèces que celles visées par un trafic. Et malheureusement, tout le monde a été mis dans le même sac…


Chasse Passion : La grippe aviaire revient désormais tous les ans, a quoi doivent s’attendre les chasseurs de gibier d’eau cette année? L’ANCGE a-t-elle un plan d’action contre les mesures parfois jugées abusives ?

O.Berthold : La grippe aviaire ne va pas revenir puisqu’elle est toujours là et je ne suis pas sûr qu’elle s’en aille, donc oui, on aura encore des problèmes. Pour l’instant nous aurons encore les mêmes approches et les mêmes arrêtés en fonction des niveaux de risques d’influenza aviaire.

Même si ce n’est pas la panacée, avec notre histoire des 30 appelants, quels que soient les niveaux de risques, on arrive à s’en sortir la plupart du temps.

Bien entendu quand on se trouve dans le proche périmètre des oiseaux infectés, on doit plutôt faire face à des interdictions, n’empêche que 98% des chasseurs peuvent continuer à chasser. Ce n’était pas le cas il y a encore 2 ans de cela et il faut le souligner. Ce n’est certainement pas parfait pour les 2% de chasseurs restants mais on doit quand même tenir compte du fait que la majorité des chasseurs peuvent toujours pratiquer un minimum.


On a quand même amélioré les choses.

La suite c’est la vaccination. Des tests sont en cours, les vaccins existent, ils vont être développés mais il faut savoir que les premières cibles seront les élevages. Ils seront forcément prioritaires. Nous avec nos appelants, nous sommes secondaires (voir plus encore) dans cette histoire.

Ensuite se pose la question du coût. Combien va coûter le vaccin? Est-ce qu’il devra être inoculé aux appelants par un vétérinaire? Comment sera-t-il inoculé?

Beaucoup de choses sont encore à développer au niveau de la recherche. A long terme, les choses iront certainement dans le sens de la vaccination mais il est encore beaucoup trop tôt pour en tirer un planning et pour en définir les coûts. Bien évidemment, nous voulons que le prix soit le plus bas possible.


Même si nous tenons énormément à nos appelants, il serait difficile de dépenser une centaine d’euros par appelant pour les vacciner. C’est toute cette problématique qu’il va falloir surveiller dans les mois et années à venir, que ce soit à notre niveau mais aussi au niveau de la FNC.

Nous avons un Docteur vétérinaire au sein de l’association avec qui nous suivons cela de près. Dans un premier temps la priorité était de prouver que l’on pouvait continuer à chasser dans 98% des cas et puis on verra par la suite si la vaccination devient une possibilité.

Chasse Passion : La chasse du gibier d’eau a beaucoup évolué ces dernières années et devient de plus en plus pointue (relevés scientifiques, gestion des zones humides, matériel, etc.) pourtant elle est souvent prise à parti par les anti-chasses, que peut-on faire de plus pour casser les clichés?

O.Berthold : Les manifestations, on en fait régulièrement et on ressent quand même au sein de nos chasseurs une lassitude et que l’on touche de moins en moins de monde, en tous cas j’en ai l’impression. Il faut mettre l’accent sur le côté communication et pédagogie pour expliquer ce que l’on fait à la chasse.


Nous vivons dans un monde de communication et il faut vraiment mettre en avant la chasse comme une valeur ajoutée pour la biodiversité, l’entretien des milieux.

C’est tout de même la dessus que l’on passe énormément de temps, surtout les chasseurs de gibier d’eau, on entretient des mares de hutte, des étangs, des milieux très riches !

On sait que si on ne les entretient pas un minimum, le phénomène d’atterrissement nous guette. Les milieux se referment et du coup, ce sont des habitats moins accueillants pour toute la biodiversité (sur nos mares, il n’y a pas que des canards). Les gens doivent prendre conscience de cet état de fait.

Il faut quand même comprendre que le temps offert par les chasseurs dans l’entretien de ces zones humides, c’est toute la Biodiversité avec un grand B qui en profite. Tous les animaux, les insectes, la flore et tout ce qui vit dans nos marais bénéficie de ça et je pense que c’est là-dessus que les enjeux sont les plus importants.


Même si rien n’empêche de se mobiliser de temps en temps, la communication et la pédagogie envers le grand public est vraiment le plus gros travail que nous avons à faire pour l’avenir de la chasse. Nous devons faire comprendre au grand public l’intérêt de la chasse dans la conservation et la protection des zones humides.

A notre niveau, en tant qu’association, nous n’avons malheureusement pas de gros moyens. Nous n’avons pas la puissance financière d’une FNC mais nous essayons de lancer des projets à notre échelle comme l’opération « balance ton nid » qui marche très bien depuis 2019 par exemple.

Après chacun réalise cette opération à sa sauce dans les départements qui organisent ce genre d’évènements et c’est une occasion parfaite d’expliquer et de communiquer sur nos modes de chasse.

Nous avons aussi une commission scientifique dont l’objectif est d’apporter de la donnée. C’est ainsi que l’ANCGE est aujourd’hui un réseau privilégié de la récolte d’ailes de canards en France et même en Europe. Les données recueillies depuis 9 ans permettent à des structures comme ISNEA ou le pôle scientifique de la FNC d’avoir une donnée qualitative unique sur les canards chassés.


De plus, la FNC et le réseau ANCGE sont en train de développer un logiciel qui va permettre avec un simple smartphone de prendre une photo d’un oiseau pour en connaître l’espèce, l’âge et le sexe. On est également en train de mettre en place un algorithme sur la dynamique des populations avec les données récoltées depuis plusieurs années pour pouvoir prédire les tendances de l’année suivante en fonction de différents paramètres.

C’est un concept vraiment novateur qui, je pense, n’existe pas encore ailleurs.

Évidemment, si nous avions plus d’adhérents et plus de moyens, nous ferions encore plus de communications mais nous sommes tous des bénévoles et nous faisons du mieux possible par rapport au temps et aux moyens dont on dispose.

Aujourd’hui nous rassemblons environ 4000 adhérents,  mais chaque année nous essayons d’inciter les associations à venir nous rejoindre. Si nous pouvions en avoir 1000 de plus ou 2000, ce serait encore mieux!


Plus nous aurons d’adhérents et plus nous pourrons mener des projets et communiquer.

Notre communication se fait aujourd’hui via Facebook, via notre site web, et via la Sauvagine qui est notre revue mensuelle. Et tout ce dont on parle ici est géré par des bénévoles. Nous n’avons que deux salariés qui travaillent pour l’association pour gérer l’administratif, gérer les adhésions, les bagues, etc.

Avoir plus d’adhérents permettrait donc de faire plus de projets mais ce serait aussi un juste retour des choses pour les bénévoles de l’ANCGE de voir qu’ils sont soutenus par les chasseurs de gibier d’eau.

Chasse Passion : Difficile de ne pas s’entretenir avec vous sans évoquer la chasse des oies en février, le dossier est-il définitivement clos ?


Plus nous aurons d’adhérents et plus nous pourrons mener des projets et communiquer.

Notre communication se fait aujourd’hui via Facebook, via notre site web, et via la Sauvagine qui est notre revue mensuelle. Et tout ce dont on parle ici est géré par des bénévoles. Nous n’avons que deux salariés qui travaillent pour l’association pour gérer l’administratif, gérer les adhésions, les bagues, etc.

Avoir plus d’adhérents permettrait donc de faire plus de projets mais ce serait aussi un juste retour des choses pour les bénévoles de l’ANCGE de voir qu’ils sont soutenus par les chasseurs de gibier d’eau.

Chasse Passion : Difficile de ne pas s’entretenir avec vous sans évoquer la chasse des oies en février, le dossier est-il définitivement clos ?


O.Berthold : Aujourd’hui on sent bien qu’au niveau de l’Europe, on est face à un problème de technocrates et que la politique n’entre pas vraiment en ligne de compte. L’Europe et la chasse c’est compliqué depuis quelques années… Maintenant, nous avons encore quelques possibilités de sorties.

La première serait d’adopter le principe de gestion adaptative, c’est à dire de chasser selon des quotas qui évoluent en fonction des pays ou des régions et des dynamiques des espèces. C’est pour cela qu’il nous faut de la donnée. Et la récolte d’ailes (partenariat FNC/ANCGE/ISNEA) prend toute sa place dans ce contexte.

Les associations protectionnistes acceptent du bout des lèvres le principe de la gestion adaptative mais en plaçant les quotas à 0 ce qui n’est pas acceptable en tant que chasseur bien évidemment.

L’intérêt de la gestion adaptative est de pouvoir gérer des quotas, quand une espèce va très bien on augmente les quotas et on chasse plus longtemps (comme cela pourrait être le cas des oies). A l’inverse quand une espèce se porte moins bien on descend les quotas.


Il ne faut pas pour autant atteindre un quota de zéro. Pourquoi ne pas descendre à 0 ? C’est parce qu’il nous faut toujours des données!

A partir du moment où on a plus de données, on ne peut pas connaître la dynamique des populations pour savoir où on en est. Est-ce que cela continue de baisser ou est-ce que cela augmente?

Placer les quotas à zéro revient à ne plus suivre l’espèce.

La gestion adaptative existe déjà chez nos voisins américains avec Duck Unlimited. On voit que les espèces se portent bien parce qu’il y a un suivi et une adaptation des prélèvements dynamiques des populations. Et d’ailleurs, la récolte d’ailes est très commune aux USA.


En France ces données sont collectées depuis déjà 9 ans. L’avantage des chasseurs est que pour récolter les ailes, il faut avoir l’oiseau en main. Ces informations recueillies sont primordiales dans le cadre des suivis dynamiques des populations. Les associations comme la LPO ou d’autres réalisent plutôt des comptages et non pas cette collecte de données qualitatives.

C’est très compliqué de discuter avec ces associations. Elles ne veulent pas de la chasse. Au lieu d’un travail collaboratif, on se retrouve dans un rapport de forces entre pro et anti-chasse. Et pour le moment le combat n’est pas en notre défaveur.

Aujourd’hui, je pense que l’Europe a encore une approche compliquée entre les extrémistes et les utilisateurs de la nature que peuvent être les chasseurs.

Pour moi, le problème des oies n’est pas clos. Il faut déjà que la « commission oies » soit mise en place par l’AEWA (Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie) et que le principe de la gestion adaptative soit créé au niveau français et européen. On espère que cela arrivera dans les prochaines années. Mais il va falloir être encore patient et faire très attention à la définition qui sera retenue…


Pour un premier exemple, il serait bien de définir l’oie comme espèce test. Et en deuxième cas, une espèce qui semble poser plus de problèmes. Mais il faudra garder à l’esprit cette notion de gestion durable dans tous les cas.

Il faudrait pour cela que les politiques et que les technocrates jouent le jeu et pas le jeu des extrémistes anti-chasses.

Nous sommes nombreux à l’ANCGE à penser que la gestion adaptative est la meilleure solution pour une chasse durable et l’avenir de la chasse. Il y a eu un congrès organisé par l’OFB au mois de décembre à Paris, qui avait une très bonne approche du problème. On a bien vu que la gestion adaptative était au centre du débat et les scientifiques semblaient plutôt intéressés par le principe. Mais c’était sans compter sur les associations écologistes. Ces dernières ont bien fait comprendre que la gestion adaptative n’avait aucun intérêt sauf avec des quotas à 0. On atteint donc les limites des échanges avec les extrémistes de la nature…

Pour les oies en février, il ne faut pas désespérer mais tant que la commission oies AEWA ne sera pas mise en place, la chasse adaptative ne pourra pas prend son envol et donc rien ne bougera réellement.


Si tout le monde joue le jeu, tout le monde sera gagnant. En tant que chasseur, on est heureux quand on voit du gibier. On a donc tout intérêt à faire en sorte que les populations se portent bien.

L’exemple de la Hollande (pays très conservateur en ce qui concerne la nature) montre pourtant qu’ils pratiquent la destruction des oies tous les jours de l’année. Cela prouve qu’il y a des dysfonctionnements et qu’il faut qu’entre Européens on trouve de meilleures solutions. Et la chasse des oies en février en France peut en faire partie !

Certaines associations ne sont d’ailleurs pas claires sur ce qui se passe en Hollande. Elles affirment que le gazage ne concerne que les oiseaux sédentaires, alors que, grâce au suivi des oiseaux bagués ou équipés de balises GPS, on sait que des oies migratrices (nées en France) se rendent en Hollande pour faire leur mue et se font gazer avec ce qu’elles appellent des oies sédentaires.

C’est là qu’apparaît franchement l’extrémisme de certains car tout est fait pour empêcher la chasse.


Chasse Passion : Que peut-on souhaiter pour la chasse du gibier d’eau dans la société actuelle et pour son avenir?

O. Berthold: Déjà de parvenir à conserver tout ce qui existe aujourd’hui!

Que ce soit des territoires ou des espèces, il est important de stabiliser les choses. Il faut ensuite pouvoir développer des systèmes de gestion qui soient validés par l’Europe et la France afin que tout le monde comprenne qu’il est dans l’intérêt des chasseurs de maintenir les populations.

Il faut que l’Europe prenne du recul avec la chasse et comprenne qu’il y a un intérêt pour elle à ce que les chasseurs continuent de s’investir dans leurs milieux et la conservation des espèces.


On a un petit slogan sur ce sujet sur l’un de nos T-shirts ANCGE. Il est écrit que les chasseurs de gibier d’eau sont des « Producteurs de biodiversité ». Ce message-là est excellent car il reflète exactement la réalité. Il faut que nos technocrates puissent sortir du carcan écolo et protectionniste, qu’ils se rapprochent des gens sur le terrain.

Je pense que l’avenir est dans cette compréhension et que les gens, à tous les niveaux, pourront se rendre compte de ce qu’est réellement la chasse du gibier d’eau, mais aussi de la chasse tout court.

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