Chasse des migrateurs : quand la France veut ajouter plus de contraintes que l’Europe

La nouvelle de l’application de moratoires qui pourraient voir le jour sur plusieurs espèces de gibier d’eau dès cette année a provoqué un raz de marée dans le monde cynégétique. Ces moratoires concernent la majorité des espèces chassables de nuit ou sur le DPM et le moins que l’on puisse dire c’est que la pilule ne passera pas pour les chasseurs.

Une mesure qui va plus loin que ce que demande l’Europe.

Les responsables de l’Association Nationale des Chasseurs de Gibier d’Eau en avaient parlé dès le mois de décembre 2024, l’Europe cherchait des poux à plusieurs pays en ce qui concerne la chasse du gibier d’eau avec une étude pour le moins surprenante de la « Task Force Recovery of Birds ».

Cette « Task Force » avait par exemple étudié la durabilité de 33 espèces d’oiseaux migrateurs en Europe mais en se basant uniquement sur l’Europe administrative. Les flux migratoires en provenance de Russie et d’autres pays étaient donc écartés, ce qui a amené la Commission Européenne a manipuler des chiffres parfois inférieurs au nombre d’oiseaux prélevés en France en une saison, ce qui est tout simplement impossible.

Depuis, les élus Français et d’Europe ont apporté des chiffres et des dossiers qui démontrent que la majorité des espèces sont dynamiques et la Commission Européenne a revu sa copie.

Malgré tout, le ministère de la Transition Écologique a décidé de manière totalement indépendante de proposer des moratoires sur plusieurs espèces comme le siffleur, le souchet, le pilet ou la sarcelle d’hiver, alors même que l’Europe ne le demande pas. Une décision surprenante et un sacré tour d’équilibriste réalisé par Agnès Pannier-Runacher qui d’un autre côté souhaite défendre la chasse de la palombe aux filets.

Les chasseurs ne laisseront jamais passer cela.

Dans les réunions de chasseurs, de responsables d’associations et dans les Fédérations, le discours est unanime : ça ne pourra jamais passer.

On entend déjà des comparaisons entre l’actuelle ministre de l’Écologie et Dominique Voynet, ce qui est déjà un record en soi.

Les réactions entre chasseurs sont scindées en deux catégories, que ce soit lors des réunions ou sur les réseaux sociaux à savoir ceux qui disent « si ça se passe comme ça, je raccroche le fusil » et ceux qui savent que ça n’arrivera pas.

Ceux qui veulent raccrocher sont une infime minorité car dans la majorité des cas, les chasseurs parlent déjà de s’organiser pour de grandes manifestations si le CNCFS du 26 juin prochain devait aboutir à ces moratoires.

On se souvient des grandes manifestations de chasseurs dans les années 80 et 90 qui ont mené 250.000 personnes dans les rues de Paris en 98.

Au delà des manifestations, d’autres appellent déjà à la désobéissance et même à reprendre ce qui a été perdu, à savoir le tir des oies en février tout en refusant les contrôles des agents de l’OFB dans les huttes.

L’avenir nous dira comment la situation va évoluer mais le ministère de la Transition Écologique prend le risque d’ouvrir la boîte de Pandore en attaquant ainsi la chasse du gibier d’eau.