Le Président du Botswana veut envoyer 20 000 éléphants en Allemagne

Depuis plusieurs mois, les écologistes de différents pays d’Europe essaient de faire passer dans leurs pays respectifs des lois visant à endiguer la pratique de la chasse aux trophées, notamment dans les pays d’Afrique. Les débats sur le sujet sont souvent marqués par une volonté de ces écologistes d’imposer leur vision de la protection animale à des pays comme le Botswana qui n’a pas manqué d’ingéniosité dans la réponse apportée au gouvernement Allemand.

Le Président du Botswana souhaite offrir 20 000 éléphants à l’Allemagne.

L’affaire fait les gros titres dans la presse allemande depuis quelques jours et les écologistes du pays se trouvent au centre d’une crise diplomatique relativement inattendue.

Les verts qui siègent à Berlin essaient comme en France de faire interdire l’importation de trophées de chasse et plusieurs espèces sont concernées comme les éléphants du Botswana. Ces dispositions permettent aux verts de se gargariser d’une action en faveur de la nature mais sans tenir compte du fait que les pachydermes, en surnombre dans cette région d’Afrique, font de nombreux dégâts et attaquent régulièrement la population.

Comme toujours, les écologistes adoptent un discours paternaliste, voire néocolonialiste comme l’a expliqué il y a quelques temps Willy Schraen, et s’il est facile de vouloir imposer sa doctrine aux autres pays du monde, il est beaucoup moins évident de se mettre à la place des pays concernés.

C’est ce qu’à voulu mettre en exergue Mokgweetsi Masisi, le Président du Botswana.

En réponse aux critiques sur la chasse des éléphants dans son pays, il a affirmé qu’il offrait 20 000 éléphants à l’Allemagne et qu’il n’accepterait aucun refus.

Puisqu’ils en savent autant sur la manière de gérer les éléphants, les allemands doivent « vivre avec les animaux comme ils essayent de nous le dicter » a expliqué le dirigeant.

Il a ajouté une condition à ce transfert de pachydermes afin que la diplomatie soit respectée : « Nous voulons que nos éléphants errent librement. Le climat allemand est suffisant pour eux » comme le rapporte le média allemand Bild.

Ne pas confondre chasse et braconnage.

Pendant des années, le Botswana s’est mis au chevet des éléphants sur son territoire et a contribué grandement à l’expansion de l’animal dans d’autres pays. Près de 8000 éléphants ont déjà été transférés en Angola et 500 au Mozambique en 2023.

Le Botswana a interdit de lui même la chasse aux éléphants dans le but d’inverser le déclin des populations il y a quelques années. L’espèce a depuis connu un regain de population avec près de 130 000 individus sur le territoire.

Aujourd’hui, la cohabitation s’avère difficile et les attaques contre la population et dans les villages se multiplient. Les cultures aussi sont la cible des éléphants, ce qui met en péril les hommes et les femmes qui ont besoin de récoltes pour vivre.

La chasse est donc un moyen de contenir le nombre d’éléphants présents sur des territoires délimités. Cette pratique est extrêmement réglementée et les quotas sont très précis, ne laissant pas de place aux abus. La chasse aux trophées est également une source de revenus importante pour beaucoup de personnes sur place, ce qui permet la mise en place de brigades anti-braconnage.

A l’inverse, le braconnage doit être combattu avec la plus grande fermeté. Des braconniers n’hésitent pas à tuer des animaux pour en récupérer l’ivoire ou quelques morceaux qui se vendent à prix d’or sur le marché noir, laissant la carcasse pourrir en pleine nature alors qu’elles pourraient profiter aux populations locales. Tous les chasseurs condamnent fermement ces pratiques qui n’ont absolument rien à voir avec le monde et l’éthique cynégétique.

Cette opposition entre chasse et braconnage rétablie, il semble tout de même que les écologistes allemands se trouvent au cœur d’une crise qu’ils n’avaient pas prévu mais qui pourrait avoir de grandes répercussions si le Botswana décidait d’aller au bout des choses. Prendre des mesures contre le braconnage aurait certainement été productif mais vouloir imposer la doctrine verte sans connaissance du dossier ne l’a visiblement pas été…