La question de considérer le cerf comme un nuisible commence à se poser dans certaines régions où les populations de cervidés atteignent des pics importants. Les dégâts de cervidés sont surtout comptabilisés dans les forêts et les exploitations sylvicoles et concernent donc bien plus souvent des exploitants comme l’ONF qui essaie de faire prélever plus de grands cerfs par les chasseurs, parfois contre leur gré.
Le roi de la forêt dans le viseur des exploitants forestiers.
S’il est régulé correctement dans la majorité des forêts domaniales de France, certains secteurs sont tout de même touchés par une surpopulation des grands cervidés selon les exploitants.
Ce constat amène parfois à des discordes entre les forestiers et les chasseurs comme dans l’Est où les chasseurs de Moselle refusaient de prélever plus de grands cerfs malgré la pression exercée par les services de l’État.
La Cour des Comptes elle-même avait produit un rapport dans lequel elle demandait aux agents de l’OFB et à l’ONF de réguler plus drastiquement les populations de cerfs afin d’assurer une meilleure gestion des forêts de France.
Les plans de chasse de la prochaine saison pourraient donc faire encore beaucoup de bruit en ce qui concerne les prélèvements de grands cervidés car, même s’il faut assurément lutter contre les dégâts, les chasseurs refusent de devenir des exterminateurs et l’éthique prendra le dessus quoi qu’en disent les autorités.
Le cerf peut-il être classé nuisible?
Difficile de croire que le cerf pourrait être classé ESOD car les animaux classés nuisibles sont souvent des animaux qui causent de très lourds dégâts sur la faune et/ou la faune locale, ce qui n’est pas le cas du cerf.
Certes, des dégâts sont constatés sur certaines parcelles et, un peu comme pour le lapin, les populations son très disparates sur le territoire Français.
Il est possible de voir d’énormes hardes sur un secteur et aucun grand cervidé sur un autre. Il est donc très complexe de réglementer la chasse du cerf sur l’ensemble du territoire national pour se montrer pragmatique.
Par contre, si les pouvoirs publics s’en prennent allégrement aux chasseurs qui refusent de prélever trop de cerfs, ce qui représente un budget non négligeable et une logistique importante, d’autres prises de positions sont plus discutables.
Quid des associations qui veulent interdire la chasse à courre qui aide pourtant à exercer une pression cynégétique sur l’espèce et à éviter une concentration trop importante des animaux dans un département sans pour autant réaliser un grand nombre de prélèvements?
Quid des personnalités comme M. Arthus-Bertrand ou M. Besson qui refusent toute chasse sur leurs terres, permettant ainsi aux grands cervidés de se concentrer et de se reproduire allégrement sans jamais payer les dégâts?
Quid des prix parfois exorbitants pratiqués dans certains lots pour réaliser un prélèvement ultra-précis?
Les questions se posent mais restent en suspens, ce qui commence à agacer sérieusement les chasseurs qui eux, sont sur le terrain à longueur d’années.