La chasse était par le passé une activité respectée de tous et si tout le monde n’adhérait pas forcément à sa pratique, personne n’en faisait pour autant une cible sur laquelle il faut tirer. Le journal Paris-Normandie vient d’ailleurs de manquer sa cible dans un article publié ce 21 mai en début d’après-midi ou la rédaction essaie de mettre un simple fait divers sur le dos des chasseurs en parlant d’une « arbalète de chasse ».
Un gros titre pour draguer les anti-chasse.
En ce début d’après-midi, le journal Paris Normandie a publié un article intitulé « En Normandie, un père de famille transperce son fils avec une arbalète de chasse ».
S’il est connu que les médias aiment utiliser le terme « fusil de chasse » ou même couteau de chasse pour monter en épingle certains faits divers qui n’ont rien à voir avec la chasse ou les chasseurs, il peut rester intelligible que le fusil de chasse s’appelle ainsi de manière générique comme peut l’être le frigo ou le kleenex.
Cette fois, pas de chance, dans ce fait divers dramatique d’une dispute sur fond d’alcool entre un père et son fils dans le Calvados, rien ne fait penser à la chasse.
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Qu’à cela ne tienne, la rédaction va juste ajouter « de chasse » après « arbalète » et les lecteurs n’y verront que du feu.
L’arbalète est interdite à la chasse.
Est-ce que le terme « arbalète de chasse » a été décidé en réunion ou n’est le fait que d’un seul journaliste? La question se pose mais l’article étant signé « la rédaction » il n’est pas possible de le déterminer à la première lecture.
Toujours est-il que l’on peut se poser la question de savoir comment ces journalistes font leur travail à la lecture de telles inepties.
Car oui, on peut trouver sur internet des actions de chasse à l’arbalète, mais ce sont bien souvent des scènes filmées en Amérique du Nord puisqu’en France, l’usage de l’arbalète à la chasse est tout simplement interdit.
Déjà pour chasser en à l’arc en France, on ne peut pas utiliser tout et n’importe quoi et les associations de chasseurs à l’arc sont là pour l’expliquer à qui veut se renseigner sérieusement sur le sujet. Si d’aventure, s’informer auprès de ces associations était jugé trop chronophage, des youtubeurs spécialisés expliquent aussi très bien les choses, il suffit de chercher un peu.
Certes, sur internet on peut voir des vidéos de chasse à la lance, au lance-pierre ou même au revolver. Pour autant, personne ne nomme ces derniers des « lances de chasse », un « lance-pierre de chasse » ou un « revolver de chasse ».
Même en ce qui concerne l’arc, personne n’utilise spontanément le terme « arc de chasse » vu que ce dernier est bien plus communément utilisé pour le tir sur cibles qu’à la chasse…
Mais peut-être aurons-nous des surprises dans un prochain article de Paris-Normandie quand un chauffard renversera un piéton à bord de son monospace de chasse?
Tout le monde peut faire des erreurs, mais entre se tromper sur une information et chercher délibérément à ajouter « de chasse » pour faire le buzz et par la même occasion, de nuire au monde cynégétique, il y a tout de même une différence qui, on l’espère, sera prise en compte dans les prochaines publications des médias généralistes, au delà de Paris-Normandie.
6 réflexions sur « « Arbalète de chasse » ou quand le journal Paris-Normandie essaie de faire le buzz sur le dos des chasseurs »
Merçi à Alexis FONT pour son éclairage concernant l’arbalète et son interdiction d’utilisation à la chasse.
Cet explication décrit bien la déconnection de nos législateurs ( politiciens ) avec la réalité.
Concernant le braconnage, j’ai une carabine en calibre 30-06 équipée d’un modérateur de son qui fait du bruit, certes mais tellement peu que je défie quiconque en pleine nature de localiser l’origine du tir.
De plus , n’est il pas possible de braconner avec un arc ?
Un braconnier futé ( non pas intelligent ) ne réalisera qu’un tir à un endroit donné avant de se rendre dans un autre secteur pour ne pas être suspecté ou trahi par ses tirs.
De plus comme le dit si justement Alexis, un braconnier se fout de la législation.
La portée de l’arbalète n’a pas de sens à la chasse, en effet, toute arme à une portée létale qu’il suffit de connaître et d’adapter son tir en fonction de celle ci et de tous les autres paramètres inhérents à la chasse.
Toute arme peut blesser .
J’avais abordé le sujet lors d’un abattage illégal de sangliers dans un quartier de la région de Marseille l’été dernier, me semble t’il et j’avais été rabroué par un fervent défenseur de la chasse à l’arc.
L’indélicat sudiste tireur de sangliers, semblait avoir agit par exaspération et certainement énervé de constater l’inaction ou l’inefficacité des solutions mises en place.
L’arbalète semble avoir une puissance destructrice supérieure à l’arc, ne serait elle pas une solution permettant de gérer les populations de suidés à proximité des villes.
Si nos décideurs préfèrent entendre le doux claquement d’un coup de carabine dans nos campagnes, et d’en faire profiter tous les utilisateurs de la nature, soit.
Personnellement, je trouve cela ridicule d’interdire l’arbalète d’autant plus qu’avec le service SIA mis en place l’achat et l’utilisation peuvent se faire en toute transparence.
Je ne dit pas qu’il ne faut chasser qu’a l’arbalète, je dis simplement que cela peut motiver des chasseurs pour un nouveau type de chasse et que cela serait peut être également une transition vers la chasse à l’arc pour les nemrods en quête d’authenticité.
Cela apporterait également un nouveau marché pour nos armuriers et donc un développement de leur chiffre d’affaires.
Je ne comprends pas les raisons fondamentales de ce refus alors que nous avons accès à des armes existantes sur le marché bien plus performantes et des armes bien moins performantes également.
Ce n’est pas l’arme que nous utilisons qui peut être en cause c’est la manière dont nous l’utilisons.
J’ai un adage qui dit, qui ne progresse pas , régresse.
J’ai peur que nous en soyons là.
Pour l’enfumage des médias non spécialisés nous avons l’habitude.
Dès lors que l’on connaît un domaine particulier, je ne parle pas que de chasse, et que l’on a un article ou un documentaire traitant d’un sujet particulier on peut s’apercevoir que ce n’est jamais complet et souvent à charge ou décharge selon le « journaliste » auteur.
Quant à l’arbalète, je ne comprends pas pourquoi elle est interdite à la chasse.
Est elle plus dangereuse qu’une carabine ou arme destinée au gros gibier ?
Quel est le motif invoqué à son interdiction ?
Le législateur considère que l’arbalète pourrait être utilisée par des braconniers « silencieux » qu’une détonation de carabine trahirait. Argument peu solide car un braconnier n’a pas besoin de permission pour chasser à l’arbalète ou par n’importe quel moyen. Il considère aussi qu’elle peut blesser au lieu de tuer à cause de sa portée plus grande que celle de l’arc (mais l’arc aussi peut blesser ). Il considère encore que « culturellement » elle est plus une arme de guerre que de chasse. Mais la carabine aussi est une arme de guerre ! Tous ces arguments sont évidemment fortement discutables mais le législateur a toujours raison et se range de préférence du côté des anti chasse qui eux supprimeraient tous les moyens de chasse.
« Mais peut-être aurons-nous des surprises dans un prochain article de Paris-Normandie quand un chauffard renversera un piéton à bord de son monospace de chasse? »
Attention, l’expression « break de chasse » existe bel et bien pour désigner une catégorie de voitures (certes passée de mode) ! Il ne faudrait pas donner d’idées aux gribouilleurs en manque d’inspiration !
On n’est pas surpris par ce genre de « désinformation ». Le journal Paris-Normandie est très proche des valeurs de gauche depuis sa fondation en 1944 où les porteurs de parts étaient à 100% des gens de gauche. Même si ce média a évolué, il a gardé son ADN d’origine.
La désinformation, comme chacun le sait, peut consister à taire les évènements, à les déformer, à les orienter ou encore à les minimiser ou au contraire à les dramatiser à l’excès. Tout dépend du public à atteindre ou à tromper.
L’arbalète était utilisée autrefois pour la guerre et parfois pour la chasse. Aujourd’hui, elle est autorisée seulement en compétition sportive. Aux USA et au Canada son usage pour la chasse est très restrictif, permis seulement à certaines personnes handicapées qui ne peuvent pas se servir d’un arc.
Une « arbalète de chasse » n’existe donc pas en France. La personne tuée en Normandie l’ a donc été par une « arbalète » (tout court) ou si vous voulez par une « arbalète de compétition » ou encore par une « arbalète américaine ou canadienne » .
Ce que l’on peut lire dans certains médias généralistes ou nationaux doit être pris avec une grande circonspection à une époque où « l’enfarinage » est monnaie courante.
« La personne tuée « que vous dites!
Un bras transpercé tout au plus!