La FNC a récemment diffusé un communiqué concernant la volonté du ministère de l’Écologie de lancer des moratoires sur plusieurs espèces de gibier d’eau chassées en France. Pour la FNC comme pour l’ANCGE, ces moratoires n’ont aucune logique scientifique et nous avons pu joindre par téléphone Olivier Berthold, Président de l’Association Nationale des Chasseurs de Gibier d’Eau pour discuter de la situation.
Une situation plus politique qu’autre chose.
Nous avons donc pu nous entretenir avec Olivier Berthold, Président de l’ANCGE sur la question des moratoires qu’Agnès Pannier-Runacher souhaite mettre en place concernant le fuligule milouin et la réduction des périodes de chasse pour le siffleur, le souchet, le pilet et la sarcelle d’hiver.
Si des bruits circulaient déjà depuis quelques temps sur une ou deux espèces qui pourraient être un peu moins chasser, l’annonce récente de la mise en place potentielle de ces moratoires a été un véritable choc pour l’ANCGE et son Président qui avaient déjà pris la parole en décembre 2024 pour dénoncer la situation au niveau Européen, alors même que le monde de la chasse Français semblait pris de court sur le dossier, y compris la FNC.
Comme ce dernier a pu nous l’expliquer, des études sont désormais menées depuis plusieurs années pour le suivi des espèces migratrices, notamment via les carnets de prélèvements, les récoltes d’ailes et les différentes études menées par l’ISNEA.
En ce qui concerne le milouin, il est vrai que scientifiquement, l’imposition de quotas n’est pas à écarter car la dynamique de population est en dessous des espérances. Encore faudrait-il pouvoir obtenir le détail des prélèvements effectués de jour par les chasseurs qui pourraient compléter les informations récoltées sur le terrain.
Par contre, en ce qui concerne les autres espèces, la décision est incompréhensible pour Olivier Berthold qui nous confirme que la position de la France devant la Commission Européenne était encore bien différente il y a seulement deux mois lorsque les députés s’étaient opposés à la volonté d’imposer ce genre de moratoires.
Ces mesures pourraient donc provenir d’une volonté interne en France de la ministre de la Transition Écologique qui veut laisser une trace de son passage en dépit des études scientifiques qui montrent que les espèces visées sont très dynamiques et n’ont pas besoin de moratoires.
Le dialogue est-il rompu entre la FNC et le ministère de l’écologie?
Impossible de savoir comment les choses se passent en ce qui concerne le passage des études réalisées sur le terrain par l’ANCGE, l’ISNEA et d’autres entités pour le Président de l’ANCGE. La FNC souhaitant être le seul interlocuteur du ministère sur le long terme, l’ANCGE n’est pas présente aux réunions.
Pourtant, comme l’indique Olivier Berthold, ces études sont accessibles et doivent assurément être connues du ministère.
Il semble malgré tout que le chemin emprunté par le ministère ne soit pas basé purement sur des études scientifiques précises malgré des échanges avec la FNC qui explique avoir apporté toutes les informations nécessaires pour argumenter sur le manque de logique de cette décision. Nous sommes donc sur une situation qui n’est pas liée à la réalité du terrain mais à de la politique politicienne. On peut donc se demander si la la Fédération Nationale des Chasseurs a encore autant de poids qu’auparavant dans ce genre d’échanges.
Le dialogue est-il rompu? C’est une question légitime à la lecture de la réaction de Willy Schraen, Président de la FNC, vis à vis de la ministre :
« C’est donc parfaitement clair, une fois de plus une ministre écolo, techno et hors-sol, rajoute des normes et des contraintes à son seul bon vouloir alors que personne ne le lui demande ! Dès mon premier rendez-vous avec notre nouvelle ministre de tutelle, j’ai prévenu immédiatement mon CA national que nous avions sûrement devant nous une personne profondément anti chasse et anti ruralité, et pourtant, j’en ai vu passer des ministres dangereux dans ce ministère. »
Pour le Président de l’ANCGE, il est impératif que le gouvernement revienne à la raison et se base sur les études ainsi que sur la réalité du terrain plutôt que de vouloir faire passer des moratoires dénués de sens pour des raisons politiques.
Agnès Pannier-Runacher est-elle une nouvelle Dominique Voynet?
A cette question, Olivier Berthold nous répond que c’est probablement pire car si déjà Dominique Voynet avait tenté de faire mourir la chasse du gibier d’eau en attaquant les dates de chasse, elle n’avait pas été sur le terrain des espèces.
Il est vrai que lancer un moratoire sur quasiment 80% des espèces de migrateurs que l’on peut chasser, c’est tout simplement déclarer la guerre aux chasseurs de gibier d’eau.
Cette attaque contre le monde des passionnés de gibier d’eau a provoqué un tollé dans toute la France en seulement quelques heures.
A la question de savoir si il fallait s’attendre à un mouvement fort des chasseurs de migrateurs et à des manifestations si ce genre de moratoires devaient voir le jour, la réponse du Président de l’ANCGE est sans équivoque :
« Il y a des choses qu’on ne pourra pas laisser passer, c’est clair ».
Dans tous les cas, le leitmotiv d’ici là est de faire revenir la discussion à un niveau technique et pas politique.
Un grand merci à Olivier Berthold qui a pu répondre à nos questions au pied levé et qui sait se montrer disponible malgré tout le travail accompli pour la chasse du gibier d’eau Française en plus de son quotidien.
Une réflexion sur « Moratoires sur le gibier d’eau : l’ANCGE est sous le choc »
La destruction de la chasse continue , la tactique du grignotage comme d’habitude , ça sent une fermeture au 31 décembre ! devinette … qui a mis » Agnès pannier runacher » au ministère de l’écologie ?