L’ONF a récemment échangé avec la LPO en vue d’exclure la chasse du renard et du blaireau dans les lots qu’elle administre. Cette mesure prise dans le dos des chasseurs a suscité de vives réactions, dont celle de Willy Schraen qui a contacté la directrice de l’ONF pour lui exprimer son point de vue.

Willy Schraen déplore une décision unilatérale.

Face à ce rapprochement entre la LPO et l’ONF en vue de mettre encore une fois à mal la chasse Française, Willy Schraen, Président de la Fédération Nationale des chasseurs a décidé de contacter la directrice de l’ONF, Valérie Metric-Hecquet à ce sujet.

Voici le contenu du courrier en question :

« Madame la Directrice Générale,
Je viens de découvrir votre lettre adressée à M. Verilhac de la LPO, qui lui annonce que vous allez encourager l’exclusion du renard et du blaireau des gibiers chassables dans les forêts de l’ONF dans les cahiers des charges des prochains renouvellements.

Naïvement, je pensais que notre accord permettait d’échanger sur les questions de chasse en forêt domaniale en amont de toute décision.

Je constate qu’il n’est est rien. Vous avez, sans nous en parler au préalable, signé ce courrier qui apporte un soutien à nos opposants dans leurs postures d’attaques systématiques de la chasse car c’est ainsi leur stratégie globale à l’image des attaques que vous subissez de la part d’associations qui critiquent vos pratiques (coupes-rases, gestion des coupes, des sols, de la diversité forestière, etc.).

A l’heure où nos équipes continuent à travailler et à porter, respectivement et parfois même conjointement comme dans le Grand-Est, la bonne parole sur le terrain pour mettre en œuvre l’accord national, la diffusion de ce courrier le met à mal et n’envoie que des signaux négatifs. Ceux qui le critiquent, s’appuient maintenant sur cette lettre pour dénoncer votre duplicité.

Je ne sais qui vous a conseillé mais cela relève de la faute professionnelle. Qu’auriez-vous pensé d’un courrier de soutien de ma part au Collectif de défense des cervidés en forêt de Chaux ou à Canopée ?

Je vous prie de croire, Madame la Directrice Générale, en l’expression de mes sentiments distingués. »

Tout est dit, difficile de comprendre quel est l’intérêt de l’ONF d’agir ainsi en faveur des anti-chasse alors que l’établissement travaille en étroite collaboration avec les chasseurs de toute la France depuis des décennies.

Willy Schraen ne mâche d’ailleurs pas ses mots et va même jusqu’à parler de « faute professionnelle ».

L’ONF voudrait tourner le dos aux chasseurs?

Les chasseurs sont de plus en plus régulièrement mis au pied du mur par l’ONF comme ce fut le cas dans le Bas-Rhin à la suite de battues punitives et de situations similaires ailleurs mais un espoir était permis car un accord entre la FNC et l’ONF a été conclu il y a à peine deux mois pour entériner le travail conjoint des chasseurs et de l’ONF dans les massifs.

Dans le même temps, les agents de l’ONF ne cessent de se plaindre des attaques qu’ils subissent de la part des militants écologistes qui n’hésitent pas à détériorer leur matériel et même à s’en prendre verbalement ou physiquement aux agents forestiers.

On pourrait penser que la relation entre les chasseurs et l’Office National des Forêts était au beau fixe mais comme le déplore Willy Schraen dans sa missive, la duplicité de la dirigeante de l’ONF ne permet pas d’imaginer une relation saine entre les entités.

Ce revirement de situation peut-il laisser penser que l’ONF veut se défaire des chasseurs qui ne sont qu’un moyen efficace et rémunérateur de gérer le grand gibier dans les forêts? Est-ce simplement une posture adoptée dans une stratégie de « greenwashing » du gouvernement à quelques semaines des élections européennes? Sacrifier la chasse du renard et du blaireau est-il un simple argument à mettre dans la balance face aux écologistes radicaux qui s’en prennent à la gestion des forêts de l’ONF?

Les questions sont nombreuses mais ce qui est sûr, c’est que les relations entre les chasseurs et l’ONF vont être plus que tendues dans les semaines et les mois à venir.