En mai dernier, le gouvernement a publié un document qui retrace la feuille de route qui sera suivie dans les prochains mois à travers son « Plan national pour améliorer le bien-être des animaux de compagnie ». Ce plan prévoit plusieurs mesures essentiellement à destination des chats et des chiens et prévoit notamment l’interdiction prochaine de l’utilisation des colliers électriques.
Les chiens plus concernés par les mesures fortes que les chats.
Dans ce plan national à destination de nos petits compagnons, le gouvernement souhaite aller plus loin que ce que la réglementation européenne a proposé en 2023 sous la présidence Belge du Conseil de l’Union européenne. A l’époque, la réglementation avait été durcie en matière de traçabilité des chiens et des chats ainsi que sur la vente de ces derniers afin de lutter contre les trafics.
Le gouvernement Français actuel estime qu’il faut aller plus loin et instaurer dans les prochains mois quatre nouvelles mesures :
- interdiction totale de la caudectomie (raccourcissement ou ablation de la queue),
- interdiction de l’usage prolongé de la muselière dans les lieux de détention,
- interdiction du tatouage au profit des puces électroniques,
- interdiction de l’usage des colliers électriques.
Plusieurs de ces mesures vont assurément faire débat dans les prochains jours au sein des communautés d’éleveurs, de professionnels du monde canin mais aussi des chasseurs.
Les standards de plusieurs races vont se retrouver chamboulés par l’interdiction définitive de la caudectomie et cette décision risque de faire encore couler beaucoup d’encre.
De même l’usage des colliers électriques devrait être interdit dans les mois qui arrivent selon ce plan.
A lire aussi : Colliers de dressage : une dérogation était prévue pour les chasseurs comme l’explique Willy Schraen
Comme certains l’ont déjà exprimé par le passé, cette décision va directement toucher les chasseurs qui utilisent ce type de colliers. Bien que les animalistes essaient comme toujours de faire passer les chasseurs pour des tortionnaires, l’utilisation des colliers électriques à la chasse se fait exclusivement pour garantir la sécurité du chien et des autres.
Là encore, cette décision risque de faire beaucoup de bruit au sein du monde canin comme cynégétique.
Pas de contraintes pour les chats mais des dépenses de l’État.
L’un des sous titres de ce plan national pour le bien-être des animaux de compagnie est « Financer la stérilisation des chats (et des chiens) errants ».
La mise entre parenthèse des chiens est significative de l’orientation qu’à pu prendre ce document.
Si pour les passionnés de chiens, les mesures sont coercitives, on préfère manifestement brosser les passionnés du chat dans le sens du poil à travers ce plan.
Considérant que la population de chats errants (et de chiens dans certains territoires limités) a pris une ampleur trop conséquente, des problèmes sanitaires sont à craindre mais aussi des risques conséquents pour la biodiversité.
Le gouvernement cite d’ailleurs les oiseaux et les petits reptiles comme exemple, on imagine donc bien vers quelle espèce les inquiétudes sont tournées.
Précisant que la stérilisation des animaux errants est une solution qui a fait ses preuves, l’État prévoit d’attribuer 3 millions d’euros aux collectivités territoriales à travers la loi de finances 2024, afin qu’elles puissent prendre en charge la stérilisation des chats errants.
A contrario, aucune mesure ne semble proposée pour limiter la divagation des chats qui appartiennent à un propriétaire… Ces chats font pourtant au moins autant de dégâts que les autres et sont à même de se reproduire avec des chats errants.
Les contraintes semblent donc très orientées vers les propriétaires canins et les associations animalistes sortent très satisfaites de ce plan national qui vise également à « professionnaliser les associations de protection animale ». L’État rappelle que plus de 36 millions d’euros ont été accordés à ces associations à travers le plan France Relance dans ce but.